Une tribune pour les luttes

Réunion européenne des ministres du logement et de l’urbanisme à Marseille, lundi 24 novembre

Pour l’Europe du Droit au logement et à l’habitat choisi, du droit à la ville, du droit à un environnement sain .

Action ce lundi matin au Vieux Port.

Article mis en ligne le lundi 24 novembre 2008

A l’occasion de la réunion européenne des ministres du logement et de l’urbanisme à Marseille, ce lundi 24 novembre,
ds militants d’association dont Droit au logement (DAL) ont mis à l’eau aujourd’hui autour du Vieux-Port quatre tentes pour réclamer "l’application de la loi sur la réquisition de logements vides". Il est notamment écrit sur les tentes : "Ils spéculent, nous payons" , "Ils investissent, investissons", "Application de la loi de réquisition"


Dimanche 21 novembre : tous les militants arrêtés ont été libérés après un rassemblement permanent une partie de la journée devant le commissariat l’Evéché


Samedi 22 novembre 23 heures -

Squat encerclé ce soir dans la partie centrale désaffectée de la rue de la République.

L’occupation citoyenne de logements vides qui a eu lieu cet après-midi lors de la manifestation à l’occasion de la rencontre européenne des ministres du logement dans notre ville, 73 rue de la République, rue qui a été et est l’objet d’une spéculation honteuse, est encerclée par d’importantes forces de police. Une vingtaine d’occupants se sont réfugiés sur le toit. L’attroupement grossit dans la rue.

Lire l’article de Rémi Leroux présent sur les lieux :

http://www.rue89.com/marseille/2008...


Tous ensemble à Marseille le 22 novembre , manif 14 h. Porte d’Aix .

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Contre l’Europe de la spéculation, de la hausse des loyers, de la privatisation du logement social, et des ségrégations urbaines

Les Ministres européens du logement et de l’urbanisme
se réunissent à Marseille lundi 24 novembre.

Depuis que les ministres européens se réunissent, les prix des loyers, de l’immobilier et du foncier n’ont jamais été aussi élevés générant des rentes et des profits spéculatifs inégalés, la crise et la précarisation du logement frappent durement à toutes les portes : les droits des locataires subissent des attaques frontales, l’accession à la propriété ne peut se faire qu’au prix d’un surendettement intenable, la soit disant « revitalisation » urbaine chasse les classes populaires non seulement des centre-villes mais aussi des périphéries, les expulsions forcées et expéditives se généralisent, le logement social est menacé dans son financement et par sa privatisation, la répression s’abat sur les populations en précarité de logement.

Les ministres ne s’inquiètent en fait que des profits des spéculateurs et des banques menacés par le crash immobilier.

À Marseille, avec officiellement 21% de mal logés, modèle de ségrégation urbaine avec ses quartiers Nord et Sud, les ministres ne pouvaient trouver meilleur exemple des conséquences dramatiques de la financiarisation de l’immobilier, des politiques d’urbanisme et du logement menées depuis 20 ans et de la mise en concurrence des villes voulue par l’Europe dans le cadre de la stratégie de Lisbonne. Ainsi le centre ville de Marseille, secteur très populaire, est l’objet d’une spéculation intensive encouragée par les autorités locales, notamment par le biais de la défiscalisation et de la rénovation. Par exemple, rue de la République, depuis 2004, des locataires et des petits commerçants ont subi des pressions et ont été évincés ; des immeubles ont été « dévitalisés » et certains ont été rénovés pour être vendus à la découpe 8 fois leur prix d’achat. La LoneStar-Marseille République (fonds de pension américain) avait, en 2004, acheté 1 350 logements et 60 000 m2 de surfaces commerciales. 4 ans après elle abandonne la rénovation a mi-parcours en empochant de substantiels profits. Elle vend ses immeubles restant (une centaine) au groupe ATEMI, filiale de la 4ème banque américaine d’investissement, Lehman Brothers, qui est elle-même déclarée en faillite le 15 septembre à New York, à la suite de la crise financière. Que deviendront les centaines de logements non rénovés, vidés de leurs occupants si les autorités locales ne mettent pas un coup d’arrêt à la spéculation par le biais de la préemption et de la réquisition pour en faire des logements sociaux ?

A Marseille, le manque de logements sociaux est devenu d’autant plus criant que les loyers et les prix flambent dans le secteur privé, et que la file d’attente des demandeurs de logements demeurant sans proposition s’allonge inexorablement d’année en année. Et pendant ce temps, la rénovation des quartiers, toujours si lente quand elle concerne les couches populaires des quartiers Nord, s’emballe lorsqu’il s’agit de démolir … sans garanties réelles de retrouver, dans les constructions projetées, la quantité nécessaire de logements sociaux à prix abordables. La spéculation et le manque de logements sociaux se traduisent par le maintien du mal logement pour les familles modestes, consignées à vivre dans un parc insalubre, et par le développement d’un nomadisme urbain des exclus du logement. L’Europe a désigné Marseille capitale culturelle européenne pour 2013. Le danger plane dès lors pour le logement, car chaque événement international culturel ou sportif, - s’il n’est pas accompagné par un plan de mobilisation en faveur du logement accessible - déchaîne la spéculation et les agressions contre les habitants des quartiers populaires.

Dans chacun de nos pays, des réformes du logement social sont menées depuis plusieurs années et tendent à une diminution et à une privatisation rampante du logement social. En France, le projet de loi Boutin représente une nouvelle étape dans le désengagement de l’Etat du développement du logement social, tandis que les obligations de rattrapage de construction du logement social dans les communes déficitaires sont remises en cause et les procédures d’expulsion accélérées. Dans cette période de crise financière mondiale déclenchée par l’éclatement de la bulle spéculative immobilière aux Etats-Unis, nous voulons que l’Europe porte un autre projet, de ville solidaire, fondée sur le droit au logement pour tou(te)s, la rupture avec les mécanismes de spéculation immobilière et le développement d’un vaste parc social libéré du joug du marché.

Pour cesser de jeter une partie croissante de la population dans la rue, dans la précarité, dans le surendettement, et de nourrir les ségrégations urbaines lourdes de violences présentes et à venir, nous exigeons
la pleine reconnaissance du droit au logement pour tous et à tous les niveaux institutionnels
l’arrêt des expulsions, des politiques de « gentrification » des centres urbains et d’épuration sociale des quartiers populaires,
le rétablissement ou le maintien des politiques de régulation des loyers et des dispositions de protection des locataires.

Pour financer un véritable droit au logement pour tous, nous exigeons la taxation des profits immobiliers au plan européen, une action permanente de la banque centrale européenne pour contrer l’inflation des prix du logement et des loyers, la hausse des budgets Pour le mettre en oeuvre, nous exigeons un véritable service public du logement au plan européen, en lieu et place des politiques et injonctions à caractère néolibérale de la commission européenne.

Premiers signataires

No Vox, Habitat International Coalition, International Alliance of Inhabitants, Confédération Nationale du Logement, Associations du cadre de vie, Article 13, ATTAC Marseille, ATTAC Pays d’Arles, LDH 13, Comité chômeurs CGT, Rencontres Tsiganes, Vie et terre "application", les ami(e)s de la terre DAL-Marseille, Don Quichotte-Marseille, Fédération Droit au logement, Association des Habitants de Logements Éphémères ou Mobiles, AITEC, Cris écrits, Comité du Quartier Midi, Les Verts, LCR/NPA,PCF...

Mobilisation européenne le 22/11 à Marseille

13h Rassemblement Porte d’Aix

14h Départ Manif

16h-19h Forum au théâtre Mazenod

21h Concerts


le vendredi 21/11

10h00 : rencontre avec les habitantEs du Château Bel Air (impasse Gibraltar dans le 14° arrondissement )

Environ 70 personnes (Roms, SDF Tsiganes…) occupent ce lieu pour répondre au besoin d’habiter. Nous déjeunerons avec elles et annoncerons notre soutien.

14h00 : Nous accompagnerons des familles dans leur démarches de relogement. Soutiens aux mal logés, en taudis insalubres, aux sans logis de la Ville de Marseille.


contact

marseille2008 chez no-vox.org /

http://marseille2008.no-vox.org

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Vos commentaires

  • Le 9 décembre 2008 à 02:43, par Benoit En réponse à : Pour l’Europe du Droit au logement et à l’habitat choisi, du droit à la ville, du droit à un environnement sain .

    Bonjour,je poste ce message de la Belgique,c’est avec un grand intèret que j’ai lu l’article.En effet,bien que mieux loti qu’en France,chez nous les effets dévastateur de la spéculation immobilière se font de plus en plus sentir.C’est sous la même argumentation que je dénonce depuis plusieurs années le scandale des prix des loyers ;un véritable racket organisé au niveau international par des marchands de sommeil en col blanc sans scrupules.Un quasi esclavage moderne,un crime contre l’humanité et la dignité humaine qu’il faut éradiquer par tous les moyens..Je vous salue de la Belgique et vous temoigne mon entière solidarité pour votre noble combat.Malheureusement à ma connaissance nous n’avons pas ce type d’association,il faut que votre mouvement s’internationalise ;il faut reunir des forces dans l’Europe entière et frapper dur pour que nos gouvernements respectifs réagissent ;voyez les derniers évenements en Grêce.. c’est parfois la seule manière possible de se faire entendre et respecter. Merci

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