Une tribune pour les luttes

CODEDO (COllectif pour une DEpénalisation du Délit d’Outrage)

Pour en finir avec le délit d’outrage.

Automne 2008 : 4 procès symptomatiques de l’état des libertés dans la République

Article mis en ligne le jeudi 2 octobre 2008

http://codedo.blogspot.com/

13 octobre, Avignon : procès pour outrage de PATRICK MOHR, violemment agressé par des CRS

24 juillet 2008. Patrick Mohr, metteur en scène de théâtre de nationalité helvétique, assiste devant le palais des Papes à un contrôle d’identité "au faciès" de musiciens africains. Intervenant auprès des CRS, il est très violemment agressé par ceux-ci et maintenu en garde à vue pendant 16 heures. La suite de l’histoire, il la raconte dans un texte intitulé Chaque homme est une race, monsieur le policier, publié dans Libération du 2 octobre. (et Mille Bâbords 9072)
Poursuivi pour outrage, incitation à l’émeute et violence envers des personnes dépositaires de l’autorité publique, Patrick Mohr a porté plainte. Sa défense est assurée par William Bourdon.
Son procès a lieu le lundi 13 octobre à 14 h devant le tribunal correctionnel d’Avignon. Procès finalement repoussé à 2009

22 octobre, Paris : procès en appel de ROMAIN DUNAND contre NICOLAS SARKOZY

Pour avoir comparé en 2006 la politique répressive du ministre de l’Intérieur Sarkozy à celle du régime de Vichy, Romain Dunand a été condamné en février 2008 à 800€ d’amende. (A noter que la plainte du président de la République a été déposé 4 jours après son élection à l’Elysée.)
Son procès en appel aura lieu le mercredi 22 octobre 2008 à 9 h devant la 11e chambre - section B de la Cour d’appel de Paris
Palais de Justice, Escalier K, 2e étage - 6 boulevard du Palais 75001 Paris
Prévoir 1/2 h de queue à l’entrée.
Romain Dunand sera présent à la conférence de presse du CODEDOla veille .
Le texte de soutien de la CNT à Romain, sur le site du Réseau éducation sans frontières (RESF).
(et Mille Bâbords 8340 et 8753)

23 octobre, Laval : procès de HERVE EON pour offense au président de la République

Lors de la venue de Nicolas Sarkozy à Laval le 28 août 2008, Hervé Eon, militant mayennais de PRS (Pour la République sociale), se rend à la manifestation organisée contre le chef de l’Etat. Se déplaçant à vélo sur le parcours du cortège présidentiel, il est immobilisé sur le trottoir par des policiers en civil. Au passage du cortège, il brandit une pancarte où il avait inscrit "Casse-toi, pov’con". Ce qui lui vaut d’être poursuivi, non pas pour plagiat, mais pour offense au président de la République française.
Son procès a lieu le jeudi 23 octobre à 14 h devant le tribunal correctionnel de Laval. Un rassemblement de soutien est prévu à partir de midi devant le palais de Justice de Laval, place Saint-Tugal.
Hervé EON sera présent à la conférence de presse du CODEDO.
Une pétition de soutien circule sur le site de PRS53 : http://www.prs53.org/

13 novembre, Vesoul : procès de Simone LEVAVASSEUR pour outrage au préfet

Décembre 2007. Suite à l’expulsion d’une jeune femme géorgienne vers Tbilissi, Simone Levavasseur, militante syndicale, associative, réagit en envoyant à la préfecture de Haute-Saône un courriel dans lequel elle établit un parallèle entre "l’actuelle politique gouvernementale en matière d’immigration" et "le début des années 1940".
Après avoir refusé une composition pénale, (une amende de 300€ avec sursis et 5 ans de mise à l’épreuve, en échange d’une "reconnaissance de culpabilité"), elle revendique le droit de se défendre dans un procès public et comparaît pour outrage au préfet le jeudi 13 novembre à 9h, devant le tribunal de Vesoul.


Le mardi 21 octobre à 16 heures à la librairie Résistances, le CODEDO organise une conférence de presse, au cours de laquelle nous présenterons le Manifeste pour une dépénalisation du délit d’outrage.
Avec Héléne FRANCO (Syndicat de la magistrature), Marianne LAGRUE (avocate), Emmanuel TERRAY (anthropologue, auteur de "1942-2006 : réflexions sur un parallèle contesté"), Florimond GUIMARD (RESF), Maurice RAJSFUS (Observatoire des libertés publiques), Romain DUNAND et Hervé EON.
Et bien entendu, les "outrageurs" à l’origine de la création du CODEDO : Maria VUILLET, Serge et Sabrina SMUSZKOWICZ, Yves BAUMGARTEN et Jean-Jacques REBOUX.
Conférence suivie d’un débat public : venez nombreux !
Librairie Résistances
4 villa Compoint 75017 Paris (métro Guy-Môquet ou Brochant).


Les actions du CODEDO
EN DIRECTION DES CITOYENS VICTIMES DE L’ARBITRAIRE POLICIER/POLITIQUE

Comparaître devant les tribunaux est toujours une expérience douloureuse. Dans le cas d’une accusation d’outrage, le malaise se double d’une incompréhension : on se présente à la barre avec le sentiment d’être avant tout une victime. Répondre d’un outrage, c’est aussi se retrouver dans la situation du pot de terre contre le pot de fer.
_ Car la justice n’est pas tendre avec les outrageurs, dont la parole pèse peu face à celle des citoyens assermentés qui les poursuivent, pour des raisons qui laissent peu de place à l’éthique et à la déontologie et agissent parfois (notamment en ce qui concerne certains policiers) comme un palliatif à l’intelligence…
Le fait est que dans 99% des cas, l’outrage ressort de l’arbitraire le plus absolu. L’outrage, ce délit "à la française" (l’expression est du journaliste du Times), a comme un arrière-goût d’Ancien Régime. Un régime vers lequel, il est vrai, le pouvoir actuel tend fâcheusement, en bien des points, comme en attestent certaines plaintes contre des citoyens émanant du président de la République et autres sous-préfets. _ C’est l’une des (nombreuses) raisons pour lesquelles nous pensons qu’un toilettage du Code pénal serait, en la matière, le seul moyen d’en finir avec les insupportables dérives de ce délit.

Le CODEDO n’est pas une association de conseil juridique. En revanche, riches de la somme de nos expériences personnelles, nous nous proposons d’apporter aux personnes poursuivies des informations utiles sur les procédures, les conduites à observer face à la "machine judiciaire" (ce qu’on peut dire, et comment le dire, ce qu’il ne faut surtout pas dire…), voire des infos sur la chambre d’accusation qui va vous juger, comment organiser votre défense, répondre à des questions telles que "Comment faire pour porter plainte contre un policier si j’ai été victime de violences ou d’abus d’autorité ?", vous aider à trouver un avocat, organiser un "comité de soutien" (être accompagné à son procès par une ou deux personnes constitue un grand réconfort, et c’est toujours agréable de se faire de nouveaux amis…), vous aiguiller sur d’autres associations, plus à même de vous aider.
Si vous êtes poursuivi(e) pour outrage et/ou rébellion, si vous êtes victime de violences policières ou d’atteintes à la liberté individuelle, vous pouvez envoyer votre témoignage sous la forme d’un commentaire sur ce blog ou en envoyant un @ à codedo2008 chez gmail.com.
Quelques sites Internet utiles :

Pour porter plainte. L’Observatoire des libertés publiques : Que fait la police ? Le site Actujuridique. Le Journal d’un avocat, site de Maître Eolas. RESF (Réseau éducation sans frontières). Le site du CESDIP (Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales), où l’on peut lire une passionnante étude du sociologue Fabien Jobard (Quand les policiers vont au tribunal).

EN DIRECTION DES MEDIAS

Nous pouvons vous aider à alerter les médias, au niveau national ou local, rédiger un communiqué de presse. Vous êtes convoqué au tribunal pour outrage ? Un article dans la presse locale pourra vous être utile, mais il pourra tout aussi bien être contre-productif (certains juges, certains procureurs le voient d’un très mauvais œil ; précisons ici que dans les cas vraiment graves – violences policières, procès politiques –, la question ne se pose pas).


EN DIRECTION DES PARLEMENTAIRES

N’ayant à ce jour reçu aucune réponse de la Chancellerie, pas plus que de l’Elysée, à notre "Lettre au garde des Sceaux pour une dépénalisation du délit d’outrage", nous avons décidé de contacter un panel de parlementaires sensibles à cette problématique, auprès de qui nous avons lancé une sorte "d’appel d’offre". La question étant, en substance : "Depuis plusieurs mois, un débat citoyen s’est engagé en France, à propos du délit d’outrage, en augmentation de 80% depuis dix ans, et faisant l’objet de nombreuses dérives. Seriez-vous prêt à déposer un projet de loi demandant la dépénalisation du délit d’outrage ?"
Nous avons également écrit au président du Conseil constitutionnel Jean-Louis Debré (l’un des rares hommes politiques ayant répondu à un premier courrier dès 2006, alors qu’il était ministre de l’Intérieur).
Vous pouvez nous aider dans cette action en écrivant vous-même à votre député(e). Il suffit pour cela de nous écrire (codedo2008 chez gmail.com) pour nous demander la lettre-type à adresser aux parlementaires (bientôt téléchargeable ici-même). Vous pouvez également nous aider à répercuter cette démarche auprès des médias (notamment vers la PQR), si vous connaissez des journalistes.


EN ATTENDANT D’AUTRES ACTIONS…

D’autres actions sont bien entendu prévues, notamment festives. Car si le sujet est grave, nous ne nous interdisons pas, bien au contraire, d’instiller un peu d’humour dans le CODEDO. (Les outrageurs sont, en général, des gens plutôt pas tristes, eh oui…) Une journée nationale de l’Outrage est d’ores et déjà prévue pour le printemps 2009. Il est aussi question de fabriquer des tee-shirts (avec le magnifique dessin offert par Luz).

samedi 20 septembre 2008

http://codedo.blogspot.com/

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Vos commentaires

  • Le 17 février 2009 à 11:57, par catherineprast En réponse à : Pour en finir avec le délit d’outrage.

    BONJOUR,mon ami a ete controle a la gare de la part dieu a lyon.il possede un joint sur lui,et leurs en fait part,les policiers commence a le malmener ,quand il leur demande pouquoi il font ca,il lui repondent qu il a une degaine de teuffer.il l ont amene dans les locaux .ont commences a le malmener,l ont fait vomir.des insultes a son encontre,etc.j ai demande a le voir,qu il n avait rien fait ;mais un policier m a pousse en me disant de sortir,ce que j ai fait.quand il est sorti plus tard,il etait menotte,et place un garde a vue 24 heures pour rebellion et outrage sur les quatres agents qui l avait controles.comment se defendre contre ses personnes ,il passe au tribunal le 30 mars 2009.alors qu il n a rien fait a la base,il prenait juste so train pour aller travailler.j ai oublie de vous preciser qu lors de sa sortie de garde a vue,je l ai emmene a la clinique,il a eu une itt de 8 jours.et c est mon ami qui se retrouve au tribunal pas eux.que faire contre ca.pouvez vous m aider.cordialement

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