Une tribune pour les luttes

Appel national ’’ Pour une Autre Europe ’’

Rassemblement Samedi 11 Octobre à 17h au Vieux Port

Collectif marseillais Pour une Autre Europe

Article mis en ligne le mardi 7 octobre 2008

Irlande, France, Pays-Bas

Respectez notre « non »

En 2005, consultés par référendum, les Français et les Néerlandais avaient dit « non » au Traité établissant une constitution pour l’Europe. Ne tenant aucun compte de ce vote, les dirigeants de l’Union européenne ont élaboré en 2007 un nouveau traité, prétendument simplifié, qui reprend à 95 % le contenu du texte rejeté en 2005. Mais, cette fois-ci, plus question de consulter les citoyens, la ratification par voie parlementaire du traité de Lisbonne a été imposée à tous les États de l’Union. Tous sauf un : l’Irlande, où chaque traité européen est considéré comme une révision de la Constitution nationale, cette révision étant obligatoirement soumise à référendum.

Donc, le 12 juin 2008, les citoyens irlandais se sont prononcés, et ils ont repoussé le traité de Lisbonne par plus de 53 % des suffrages exprimés. Le vote a fait l’effet d’un coup de tonnerre, mais n’a en rien modifié l’attitude des dirigeants européens, décidés coûte que coûte à imposer ce traité, y compris contre la volonté populaire. Dès le mois de juillet, Nicolas Sarkozy déclarait à ses amis de l’UMP que les Irlandais devraient revoter. Il l’a depuis répété à plusieurs reprises, et il semble que l’idée soit acquise, même si on n’ose pas encore le dire officiellement aux principaux concernés. On a même prévu la date : ce serait en octobre 2009. Après tout, les Irlandais ont l’habitude, on leur a déjà fait le coup lors du traité de Nice, où ils avaient eu la fâcheuse idée de voter « non » en 2001, avant qu’on les contraigne à revenir sur leur choix en 2002 !

Tel est le fonctionnement actuel de l’Union européenne, où la souveraineté populaire est régulièrement bafouée dès lors qu’elle exprime un autre avis que celui qui était attendu. Certains parlent parfois de « déficit démocratique » de l’Europe : non, c’est d’une absence totale de démocratie qu’il s’agit là.

Aucune institution européenne ne doit remettre en cause le vote irlandais : il appartient aux citoyens irlandais, et à eux seuls, de déterminer leur choix. En disant « non » au traité de Lisbonne, ils se sont exprimés clairement, et ont aussi exprimé l’avis de nombreux peuples que leurs gouvernements ont refusé de consulter. C’est pourquoi notre solidarité envers eux est totale.

À l’initiative des organisations irlandaises qui se sont battues pour un « non » de gauche, et des organisations européennes qui les ont soutenues, le samedi 11 octobre se tiennent des initiatives de soutien dans différents pays européens. Nous appelons les marseillaises et les marseillais à exprimer leur solidarité avec le peuple irlandais.

Le collectif marseillais pour une Autre Europe vous invite à un

Rassemblement Samedi 11 Octobre à 17h au Vieux Port

RESPECTEZ les NON Irlandais, Français, Néerlandais

exiger ’’ UNE AUTRE EUROPE ’’

exiger ’’ UNE AUTRE EUROPE ’’


En 2005, les citoyennes et les citoyens de notre pays et des Pays-Bas ont refusé la « constitution » européenne que les chefs d’Etat de gouvernement avaient adoptée. Dans plusieurs pays, elle n’a jamais été ratifiée. Fin juin 2007, les chefs d’Etat et de gouvernement ont lancé une procédure éclair pour un nouveau traité européen, sans débat populaire, sans referendum.

Contrairement à ce que dit Nicolas Sarkozy, ce n’est pas un « mini-traité ». Sous un autre nom et une autre forme, il reprend l’essentiel de la « constitution » rejetée.

Contrairement à ce que dit Nicolas Sarkozy, « le respect de l’économie ouverte de marché où la concurrence est libre » restera la pierre angulaire de la construction européenne à laquelle tout est subordonné. Aucune des principales exigences soulevées dans le débat sur le traité constitutionnel n’est prise en compte : services publics, égalité hommes-femmes, laïcité, préservation de l’environnement et des ressources non renouvelables, Europe sociale, refus de la libre circulation des capitaux et du dumping fiscal, surpuissance et missions de la banque centrale européenne (BCE), politique de paix, fonctionnement démocratique de l’Union européenne. Rien.

Les services publics restent soumis aux règles de la concurrence. La référence aux « héritages religieux » est maintenue. Aucun des obstacles à l’amélioration des règles sociales n’est levé. Les politiques environnementales sont stérilisées par les choix économiques ultra-libéraux. Le pouvoir de la BCE est préservé. L’inscription de la défense européenne dans la politique de l’OTAN, c’est à dire sa soumission aux Etats-Unis, et la militarisation de l’Europe sont confortées. La charte des « droits fondamentaux », déjà très insuffisante, reste vidée de toute portée pratique. Et, comme prévu par le traité constitutionnel, le système institutionnel actuel, profondément anti-démocratique, n’est pas vraiment transformé. Bref, on retrouve tout ce qui fait de l’Europe une zone aménagée de libre échange et de promotion des politiques néo-libérales, au lieu qu’elle se construise démocratiquement et propose une autre voie que le règne sans partage des multinationales et des marchés financiers.

Nous sommes des partisans déterminés d’une Europe émancipée de cette tutelle des puissances financières, capable de refuser les politiques de domination agressive et les interventions militaires pour mettre en œuvre de nouvelles relations internationales, notamment avec les pays du Sud. Nous voulons une Europe fondée sur le refus de toutes les discriminations, le respect effectif de la diversité culturelle et la convergence par le haut des droits sociaux, des normes environnementales et des protections des consommateurs. Nous voulons une Europe bâtie sur la volonté et la souveraineté populaire. Voilà pourquoi nous refusons ce nouveau traité. Et nous proposons une démarche : l’élaboration d’un nouveau texte fondateur à la suite d’un processus démocratique, populaire et transparent ; puis sa ratification par referendum dans tous les Etats.

Nous appelons toutes celles et tous ceux qui veulent cette Europe là à se mobiliser, à faire converger leurs initiatives et à unir les forces pour expliquer le véritable contenu du nouveau traité, dénoncer la tromperie et pour ouvrir une nouvelle perspective d’une Europe démocratique, sociale, écologique et solidaire.

Pour éviter que le peuple tranche, Sarkozy veut faire adopter le nouveau traité par la voie parlementaire. Rien ne dit qu’il pourra le faire. Les citoyens et les élus, quel qu’ait été leur vote le 29 mai 2005, doivent refuser que la démocratie et la volonté populaire soient bafouées et exiger un nouveau referendum.

Organisations signataires le 5.11.2007 : AC ! – Alter - AlterEkolo - Alternatifs – Alternative Citoyenne Gennevilliers 92 - APEIS - ATTAC - Cactus La Gauche – Collectif des Socialistes pour le Renouveau de la Gauche (CSPRG) - Confédération Paysanne – Convergence Citoyenne pour une Alternative à Gauche (CCAG) – Convergence pour la défense et le développement des services publics - Coordination des Groupes de Femmes Egalité - Coordination nationale des collectifs antilibéraux - Démocratie & Socialisme – Fédération des Associations des Travailleurs et des Jeunes (DIDF) - Fondation Copernic - Forces Militantes - LCR - Marches européennes - MARS / Gauche Républicaine - PCF - PCOF – Pour la République Sociale (PRS) - Réseau Féministe Ruptures – Union des Familles Laïques - Union syndicale Solidaires. A Marseille les communistes unitaires ont rejoins cet appel - - - / - - -
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