Une tribune pour les luttes

Pas de révocation pour Serge mais lourde sanction exigée par La Poste : la bataille continue !

Article mis en ligne le mardi 30 septembre 2008

Depuis longtemps, la direction de La Poste des Bouches du Rhône voulait
se payer ce qu’elle appelle « la principauté postale des Bouches du
Rhône », fer de lance de toutes les luttes sur le département...

La grève de mai 2008 contre facteur d’avenir sur le bureau de Marseille
Colbert 01 sera une perturbation de trop pour la direction de La Poste :
il est temps pour elle, à l’heure de l’annonce de l’« ouverture du
capital » de l’« entreprise », de faire taire ses empêcheurs de
restructurer en rond et de faire un exemple capable de modérer, si ce
n’est briser, leur résistance et leur nature revendicative...

Serge Reynaud, militant syndical de la CNT, dont La Poste veut se payer
la tête depuis de longues années déjà, sera un bouc émissaire parfait
pour ce faire...

Aussi monte-t-elle un dossier aussi léger que mal ficelé contre lui...
Mais qu’importe, dans un tribunal postal, La Poste est la plaignante,
l’enquêtrice et la juge.

Aussi, un conseil de discipline central est convoqué pour le 10
septembre 2008 : La Poste demande la REVOCATION d’un facteur, militant
syndical, pour des faits de grève sortis de leur contexte pour les faire
passer pour ce qu’il ne sont pas : des actes de violence.

Des actes d’une violence si considérable, tellement inimaginable... que
notre dangereux facteur... continuera d’exercer son travail tout les
jours depuis le constat des faits qui lui sont repprochés et ce, jusqu’à
sa comparution devant le « tribunal de l’inquisition postal » !

En dépit de tout l’arsenal répressif légal à sa disposition et contre
toute la logique qui accompagne habituellement ce type de procédure,
Serge Reynaud NE sera PAS suspendu de ses fonctions par mesure
préventive : La Poste a laissé pendant plus de trois mois après
l’ouverture de son dossier, un individu suspecté dangereux, endosser 6
jours par semaine sa tenue de facteur et arpenter les rues de Marseille
pour sa distribution de courrier ainsi revêtu de ses insignes de
confiance !

Heureusement qu’il n’a mordu aucun usager : La Poste aurait risqué
d’être à son tour sur le banc des accusés pour mise en danger de la vie
d’autrui !

Première convocation du 10 septembre

Et le 10 septembre, les élus du personnel refuseront de siéger dans ce
conseil de discipline pour protester contre la tenue de celui-ci : ils
refusent de cautionner une procédure de sanction contre un militant
syndical pour faits de grève. (leur déclaration)

Car ne nous y trompons pas, toutes les allégations de La Poste contre
Serge ne servent à rien d’autre qu’alimenter un procès politique : La
Poste VEUT casser toute résistance à ses projets de restructuration et
privatisation. Elle veut faire un exemple. Elle cherche à intimider et
refroidir toute volonté revendicative, comme elle le fait depuis des
années et comme en témoignent ses réactions agressives, autoritaires et
arbitraires à chacun de nos mouvements de protestation, local ou
national, contre sa politique anti-sociale : elle en a marre de notre
contestation et veut pouvoir mener ses affaires dans le calme et une
paix sociale qu’elle aura imposée, au besoin, à coup de schlague !
Marteler et répéter à longueur de temps des laïus sur le « dialogue
social » n’a pour but que de tenter de masquer le bruit des coups de
bâtons de sa répression !

Repport de ce conseil de discipline, donc.


Deuxième convocation du 26 septembre

Le vendredi 26 septembre se tenait sa deuxième session. La discrétion
n’aura pas été de mise autour de ce procès inique : Courriers,
courriels, coups de fil, fax, pétitions, cartes-pétitions, de
protestation et de soutien à Serge ont été adressés pendant plusieurs
semaines au siège et aux directions de La Poste...

Des messages de soutien de nombreux contacts internationaux de la CNT
sont arrivés d’Algérie, de l’Île Maurice, d’Espagne, de Pologne, du
Chili, de Guinée...

Le jour même du conseil de discipline, pendant la tenue de celui-ci, des
rassemblements de soutien avaient lieu à Marseille, Perpignan, Toulouse,
Bordeaux, Lyon, Aubenas, Lille, Grenoble à l’appel de la CNT et SUD,
parfois même la CGT ou toutes les organisations syndicales confondues,
ou peu s’en faut, comme à Marseille.

A Paris, pendant que Serge subissait son « procès », un rassemblement
regroupant, outre la CNT, des militants de SUD, de la CGT, des
non-syndiqués et même Arlette Laguiller en personne, a eu lieu, juste en
face de la salle où se déroulait le jugement. Musique et slogans scandés
dans la rue et audibles de la salle, ajoutant à la tension ambiante.

Le conseil de discipline aura durée près de 8 heures et 1 heure les
délibérations.

Notre mobilisation pour la défense de Serge a-t-elle porté ses fruits ou
la direction de La Poste des Bouches du Rhône a-t-elle fait une erreur
tactique en demandant un conseil de discipline central pour prononcer la
sanction la plus grave qui puisse être infligé à un fonctionnaire : la
révocation, sur un dossier aussi léger et mal ficelé ? La Poste se
retrouve-t-elle a tenir un bâton merdeux qui lui glisse des mains et
répand une odeur infecte autour d’elle au moment d’en asséné un coup à
l’un d’entre nous ?

Quoiqu’il en soit, la révocation est rejetée par un vote unanime. Des
élus du personnel, ce n’est pas une surprise. Mais la direction de La
Poste elle-même lâche sa direction marseillaise et refuse la révocation !

Mort sociale annoncée

Néanmoins, Serge n’est pas sauvé pour autant. La Poste demande la
sanction suivante la plus lourde : 2 ans de mise à pied. La mort sociale
de notre compagnon. Elle n’en démord pas.

Ce revers la rend hargneuse et, tel un roquet, ou plutôt, un pitbull
acculé, elle ne veut pas lâcher sa proie : elle ne peut pas complètement
désavouer publiquement ses directions régionales ni faire montre de
faiblesse devant notre solidarité et notre détermination !

Ne voulant pas céder sur cette sanction, et les élus du personnel
refusant de la valider, il y a parité : 4 contre 4. La décision
définitive revient désormais à la direction de la Poste et à son
président, Bailly, dont la voix aura force de loi.

D’ici 2 à 3 semaines le verdict définitif tombera...

C’est pour empêcher que demain on puisse s’organiser et lutter que la
Poste veut frapper un grand coup. Face aux menaces de sanction, notre
riposte : la solidarité !

http://www.cnt-f.org


Mille Bâbords 9070 .

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