Une tribune pour les luttes

CFE CGC

Lettre ouverte au Président de la République

Article mis en ligne le mercredi 23 juillet 2008

Paris, ce 22 juillet 2008

Monsieur le Président,

« Je vous fais une lettre que vous lirez peut-être, si vous avez le temps... »

J’apprécie au plus haut point la fidélité à vos engagements de candidat Président. Ainsi donc je devrai
travailler 235 jours au lieu de 218 auparavant selon la loi qui vient d’être adoptée. Fort heureusement,
je garde le bénéfice de mes week-ends et de mes jours de congés. L’affaire ne me coûte que mes jours
fériés chômés payés et mes jours de RTT, qui constituaient le maigre retour des 60 à 70 heures par
semaine que j’effectue pour conserver mon job.

Certes, je ne suis pas encore aussi omniprésent dans mon entreprise que vous l’êtes vous-même
au service de notre pays. Votre engagement permanent sur l’événementiel aux quatre coins du monde
est stupéfiant. J’apprécie personnellement, Français moyen il est vrai, le retour en famille et les heures
que je consacre à mes enfants. Il m’arrive d’aller encore à la campagne où mes parents se sont retirés
frileusement ; petites retraites obligent ! Mais nous espaçons ces visites à notre corps défendant :
l’essence est devenue si chère ! le pouvoir d’achat si malheureusement stagnant... Grâce à vous, je vais
travailler plus et gagner plus : 17 jours valorisés de 10 %... Et pourquoi pas 25 % ? Pourquoi donc cette
discrimination, Monsieur le Président ? En quoi est-elle justifiée ? Serais-je un paria, possesseur de je
ne sais quelle situation privilégiée qui mérite le laminage par l’imposition et pour le reste à vivre la
portion congrue ?

Monsieur le Président, il faut que je vous dise combien je suis en désaccord avec ces nouvelles dispositions
qui seront sans doute acceptées dans mon entreprise par le seul syndicat encore présent après la loi sur
la représentativité. Je gage que le dialogue aura été en l’occurrence plus facile que par le passé. Sera-t-il
aussi fructueux, aura-t-il meilleure consistance dans l’avenir ?

Monsieur le Président, votre rythme des réformes me donne le tournis et il m’arrive de prioriser les thèmes
alors qu’ils sont tous importants. Mais cette loi sur le temps de travail m’interpelle particulièrement et
me semble totalement inutile, inique et plus frappée du sceau de la revanche que de l’analyse fondée.

Dans ces conditions, le senior que je serai dans quelque temps n’a qu’une hâte, c’est d’échapper à la pression
et au stress des conditions de travail.

Comment concilier cette envie avec une nécessité économique que je comprends bien par ailleurs, celle
d’équilibrer nos régimes de retraite par répartition ?

Même si je n’en suis pas à reprendre un slogan bien connu « À bas les cadences infernales », « je vous écris
cette lettre que vous lirez peut-être, si vous avez le temps » pour exprimer à travers elle tout le malaise
d’une population laborieuse qui souffre, fut-elle de l’encadrement.


365 jours - 52 dimanches - 52 samedis - 25 jours de congés - le 1er mai = 235 jours que vous risquez de travailler selon le gouvernement !

Cela signifie la suppression des jours de RTT et des jours fériés chômés, seuls moyens de compenser le rythme et la durée de travail accrus et accélérés.

Refusons-le et manifestons massivement le 23 juillet 2008 à 14h00 place de l’Odéon

Pour ceux qui souhaitent manifester notamment à Paris, et afin de donner une "visibilité" plus forte à notre action, nous suggérons que chacun se présente vêtu de noir (costume, cravate, robe, chapeau...) afin de montrer notre deuil des RTT et des jours fériés chômés...

www.cfecgc.org

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