Une tribune pour les luttes

Feuille d’infos du CIRA #182 • Avril 2016

Article mis en ligne le mardi 26 avril 2016

La société industrielle et la cellule cancéreuse partagent une même philosophie, celle de la croissance illimitée. (Alexandre Grothendieck)

RENCONTRES

BRISTOL (GRANDE-BRETAGNE) : samedi 30 avril 2016 de 11 heures 30 à 18 heures. La 8e Bristol Anarchist Bookfair (Foire aux livres anarchistes de Bristol) aura à son programme des stands, des ateliers, des débats, un lieu d’exposition, un espace pour les enfants et un café vegan.
Adresse : Trinity Centre, Trinity Road, Bristol BS2 0NW (courriel : bristolanarchistbookfair chez riseup.net).
Renseignements : http://www.bristolanarchistbookfair.org/2016-bookfair/

TOULOUSE : samedi 21 mai 2016 de 10 heures à 19 heures. L’AAEL (Association pour l’art et l’expression libre) organise la dixième édition de l’Anarphabète, rencontres autour du livre à Toulouse. Au programme : stands d’éditeurs différents et alternatifs, débats, exposition, buvette et animations. Le CIRA de Marseille y sera présent.
Adresse : Le Hangar de la Cépière, 8 bis rue de Bagnolet, 31100 Toulouse (courriel : aael-toulouse chez sfr.fr). Sur Internet : http://aael-toulouse.eklablog.com/

PUBLICATIONS

Les livres qui sont présentés dans La Feuille d’infos sont disponibles chez votre libraire préféré-e ou aux adresses parfois mentionnées.

ART BRUT. La collection La petite brute des éditions L’Insomniaque vise à faire découvrir des créateurs inconnus du grand public que l’on classe dans « l’art brut », « l’art naïf », « l’art populaire » ou encore « l’art modeste ». Leurs œuvres sont aussi inventives que celles d’artistes reconnus. Ils participent à la résistance à la standardisation de l’espace public ou privé et au commerce et à la spéculation. Après avoir pratiqué une peinture académique à Bordeaux, Andrée Acézat, à l’âge de 70 ans, rompt les ponts avec ce qu’elle a toujours fait. Elle se met alors à dessiner comme une enfant des petits bonshommes à grosses têtes et à membres grêles. Elle ne voulait pas vendre ses dessins et les offrait. Denise et Maurice, agriculteurs de l’Aubrac à la retraite, ont créé une « installation » d’épouvantails. Leur démarche poétique et onirique est une ode à la liberté.
Andrée Acézat, oublier le passé par Bruno Montpied. L’Insomniaque, 2015. 80 pages. (La petite brute). 15 euros. Denise et Maurice, dresseurs d’épouvantails par Rémy Ricordeau. L’Insomniaque, 2016. (La petite brute). 75 pages + 1 DVD. 15 euros.

BOOKCHIN. Né à New York, Murray Bookchin (1921-2006) fut un théoricien de l’écologie sociale et du municipalisme libertaire. Après avoir eu des activités syndicales dans diverses branches de métiers, il a participé au mouvement de contre-culture des années 1960. En 1974, il fonde l’Institut pour une écologie sociale dans le Vermont. Il devient alors enseignant et participe à de nombreux colloques internationaux. Ce recueil rassemble les textes pionniers qui ont fait sa renommée. Murray Bookchin y conjugue sa vision écologiste et anarchiste avec les possibilités prometteuses d’une société d’abondance. Cette abondance n’est pas vue comme une consommation effrénée mais comme la satisfaction de besoins réels et fondamentaux.
Au-delà de la rareté : l’anarchisme dans une société d’abondance par Murray Bookchin. Montréal (Canada) : Écosociété, 2016. 316 pages. (Retrouvailles). 20 euros.

CAMBA. Julio Camba (1884-1962) est l’un des plus importants écrivains espagnols du XXe siècle. Un peu oublié dans son pays, il n’a jamais été traduit en français. À seize ans, ce Galicien s’embarque pour l’Argentine. Sa participation au mouvement anarchiste local entraîne son expulsion. Après avoir participé aux revues Tierra y libertad et El Rebelde, il s’éloigne du mouvement et devient chroniqueur (notamment gastronomique) et humoriste grinçant. Ce recueil réunit ses écrits anarchistes de jeunesse, en particulier L’exil qui raconte son aventure argentine.
Ô juste, subtil et puissant venin ! : L’exil et autres écrits en anarchie (1902-1906) par Julio Camba. L’Insomniaque, 2016. 108 pages. 10 euros.

CHANSON. Dans les luttes, la chanson peut aussi jouer son rôle, comme vecteur du message de la contestation de l’ordre établi. Au cours du colloque Chanter la lutte, les intervenants ont parlé essentiellement du rôle que la chanson de lutte a pu jouer dans les sociétés du sud de l’Europe (Italie, Espagne et Grèce). La chanson engagée a accompagné les combats menés contre les dictatures, pour l’amélioration de la condition de la femme ou celle des prisonniers.
Chanter la lutte : actes du colloque de Montpellier, mars 2015 sous la direction de Florence Belmonte, Isabelle Felici et Philippe Martel. Atelier de création libertaire, 2016. 222 pages. 16 euros.

IRÈNE PEREIRA. Irène Pereira est enseignante en philosophie. Elle milite à Alternative libertaire et fait partie du collectif de rédaction de la revue Réfractions. Ses recherches, entre philosophie et sociologie, s’intéressent aux milieux libertaires et syndicalistes révolutionnaires. Elle met en évidence les affinités entre ces deux traditions politiques et la philosophie pragmatiste. Plutôt que de partir des structures sociales pour analyser l’exploitation, elle observe d’abord les mouvements de contestation en faisant une relecture de Pierre-Joseph Proudhon, Georges Sorel ou Simone Weil. Dans Travailler et lutter, elle prend pour exemple les jeunes chercheur-e-s en sociologie.
Le pragmatisme critique : action collective et rapports sociaux : essais d’auto-ethnobiographie par Irène Pereira. L’Harmattan, 2016. 176 pages. (Logiques sociales). 19 euros. Travailler et lutter : essais d’auto-ethnobiographie par Irène Pereira. L’Harmattan, 2016. 247 pages. (Logiques sociales). 25 euros.

PIRATES D’HIER. Le 21 janvier 1961, des révolutionnaires espagnols et portugais exilés en Amérique latine détournent en haute mer un navire transatlantique portugais, le Santa Maria, avec un millier de passagers à bord. S’ensuivent douze jours de poursuite et de négociations diplomatiques intenses qui font la une des médias et tiennent le monde entier en haleine. Ces hommes du Directoire révolutionnaire ibérique de libération (DRIL) agissent pour relancer la lutte armée contre Franco et Salazar. Influencés par la révolution cubaine, ils veulent rappeler l’existence des deux dernières dictatures d’Europe et accoster dans leurs colonies africaines afin d’y créer un foyer de guérilla pour l’indépendance.
Pirates de la liberté : histoire détonante d’un détournement de paquebot et de la lutte armée contre Franco et Salazar (1960-1964) par Xavier Montanyà. L’Échappée, 2016. 288 pages. 20 euros.

PIRATES D’AUJOURD’HUI. La piraterie connaît un regain d’activité au large de l’Afrique, en particulier en Somalie. Pour les médias, le pirate somalien est devenu une figure maléfique. Mais ces nouveaux flibustiers sont, à l’origine, des pêcheurs spoliés de leur gagne-pain par des flottes de pêche industrielle et des mafias jetant des déchets toxiques venant de l’Occident. Aussi, les actions des pirates relèvent de la légitime défense et elles continueront tant que rien ne sera fait pour protéger la mer. Ce livre se compose d’un exposé général sur la piraterie dans l’Océan Indien, suivi d’un descriptif de l’arsenal juridique et militaire mis en place par les Occidentaux. On y trouve aussi les comptes rendus de deux procès de pirates qui se sont tenus en France et du témoignage de l’un de ces pirates qui a passé plusieurs mois en prison. Paru en 2013, cette édition augmentée contient le compte rendu d’un procès tenu à Rennes ainsi qu’un texte sur la situation des pirates somaliens dans les prisons françaises.
Frères de la côte : mémoire en défense des pirates somaliens, traqués par toutes les puissances du monde par Iskashato. Édition revue et augmentée. L’Insomniaque, 2016. 128 pages. 14 euros.

USINE. Jean-Pierre Levaray est ouvrier dans l’industrie chimique. il est l’auteur de témoignages et de nouvelles sur la condition ouvrière aujourd’hui (Putain d’usine, Tranches de chagrin, À quelques pas de l’usine). Pendant dix ans (2005-2015), il a animé la chronique « Je vous écris de l’usine » dans le mensuel CQFD. Il a raconté le quotidien de la classe ouvrière, les copains décédés, l’amiante, les accidents du travail et le procès AZF mais aussi les luttes et les espoirs, les joies et les peines, les travers et la résignation. Ce recueil reprend l’intégralité de ses chroniques.
Je vous écris de l’usine par Jean-Pierre Levaray. Libertalia, 2016. 376 pages. 15 euros.

PRESSE

NI PATRIE NI FRONTIÈRES. N° 52-53, décembre 2015. 299 pages. 12 euros. Ni patrie ni frontières est une revue réalisée depuis 2002 par Yves Coleman. Il y publie des textes de diverses tendances afin de susciter le débat entre les révolutionnaires. Ce numéro a pour titre : Premiers questionnements sur les massacres du 13 novembre 2015 et leurs origines. Ces contributions ont été rédigées entre 2000 et 2015 par des militants et non pas par des spécialistes du Moyen-Orient. Elles cherchent à stimuler la réflexion face au nationalisme, au repli sur soi et au racisme.
Adresse : Yves Coleman, 10 rue Jean-Dolent, 75014 Paris (courriel : yvescoleman chez wanadoo.fr). Site Internet (partagé avec d’autres publications) : http://www.mondialisme.org

INTERNET

KSL. La Kate Sharpley Library (KSL) a été fondée au sud de Londres en 1979 et réorganisée en 1991. La bibliothèque porte le nom d’une anarchiste antimilitariste active pendant la Première Guerre mondiale (Kate Sharpley, 1891-1978). Elle possède plus de 10 000 livres, brochures et périodiques anarchistes en langue anglaise ainsi que des documents dans une vingtaine d’autres langues. Elle publie régulièrement des brochures sur l’histoire du mouvement anarchiste. Le bulletin KSL paraît quatre fois par an et peut être lu en ligne. Le numéro 85 (mars 2016) propose des textes sur les anarchistes expropriateurs argentins, José Peirats et l’anarchosyndicalisme espagnol, Ona Šimaitè une bibliothécaire lithuanienne…
Adresse : KSL, BM Hurricane, London WC1N 3XX (courriel : info chez katesharpleylibrary.net).

Sur Internet : www.katesharpleylibrary.net

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