local du CIRA, 50 rue Consolat, 13001
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Né à Mayence (Allemagne), et mort aux États-Unis en 1958, Rudolf Rocker (1873-1958) a été durant des décennies une des figures marquantes de l’anarchisme et de l’anarcho-syndicalisme au niveau international. Pourtant, il demeure encore peu connu en France. La récente publication du livre collectif Rudolf Rocker ou la liberté par en bas[1] apporte au public francophone des éléments essentiels pour connaître sa vie et ses idées. En attendant, peut-être, de nouvelles traductions de ses œuvres, elle devrait inciter tous ceux qui sont soucieux de penser les conditions d’une véritable émancipation sociale à revenir à ses écrits déjà traduits en français[2].
Dans le pays qui fut le berceau de la social-démocratie internationale et du marxisme de parti, dont on mesure chaque jour l’ampleur de l’échec historique, Rudolf Rocker démontre qu’une autre voie était possible, qu’il s’employa sa vie durant à explorer malgré des difficultés de tous ordres et les différents visages que prit la contre-révolution.
Il s’agira ici de rappeler quel fut son itinéraire en insistant sur deux aspects : sa contribution au mouvement anarcho-syndicaliste allemand et à l’Association internationale des travailleurs de Berlin, fondée en 1922, et sa critique du bolchevisme et de l’Union soviétique.
Alors que ce que l’on nomme par antiphrase le « débat d’idées » est de plus en plus dominé par des faussaires réactionnaires auxquels le « pluralisme » médiatique oppose quelques rares nostalgiques du « camp socialiste » et de « l’idée communiste », Lénine et Mao à la boutonnière, la lecture de Rudolf Rocker apporte une bouffée d’air frais et quelques idées claires sur les fondements de l’émancipation sociale, en particulier sur le fait que « la dictature est le moins adapté de tous les moyens pour donner naissance à une nouvelle communauté humaine ».
Notes
[1] À contretemps, « Rudolf Rocker ou la liberté par en bas », Les Éditions Libertaires et éditions Nada, 2014, 300 pages, 18 euros.
[2] En particulier : Théorie et pratique de l’anarcho-syndicalisme (Aden, 2011) ; Nationalisme et culture (Les Éditions Libertaires et éditions CNT-RP, 2008) ; Les soviets trahis par les bolcheviks (Spartacus, 1998).
Ces livres sont disponibles au CIRA.
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