Une tribune pour les luttes

Petit journal antinucléaire sur l’actualité de Fukushima et d’ailleurs

Compilation d’informations du 14 au 20 mai 2012

Article mis en ligne le jeudi 24 mai 2012

Lundi 14 Mai 2012 :
AIPRI : La psychose hallucinatoire chronique post-Fukushima.

La conviction délirante et inébranlable en l’innocuité des effluents précipités dans l’environnemenau cours des activités nucléaires et en particulier au cours des catastrophes nucléaires constitue un trouble psychiatrique majeur de la personnalité moderne. Cette démence est très répandue dans le milieu des médias, de la politique et de certaines sectes savantes. Elle se caractérise par des hallucinations inhibitrices qui affectent la perception complète du réel en gommant certains des aspects de celui-ci à la conscience du malade.

Totalement incapable de revoir ses propres conceptions en fonctions des données objectives fournies par le réel, le patient est animé d’une conviction suicidaire larvée qui en modifie la conduite sociale. Afin de refouler l’intime angoisse de mort qui le tenaille du fait de l’immanquable contamination interne qu’il pressent avoir subi, très justement d’ailleurs, le patient adopte volontiers une attitude mégalomaniaque de “faiseur d’opinion” qui a les faveurs des malthusiens.

Atteint de logorrhée celui-ci s’exalte à mystifier autrui pour le détourner de son instinct de survie. En quête perpétuelle de persuasion coercitive il entraîne la dépendance des personnes naïves et non informées avec des conséquences irréparables pour leur santé.
Traitement recommandé : long séjour thérapeutique à Fukushima.

BistroBar : d’après Le Monde, un des réacteurs de la centrale nucléaire de Gravelines (Nord) a été arrêté lundi 14 mai en fin de matinée en raison d’un problème technique sans gravité et devrait "rapidement" redémarrer, a-t-on appris auprès d’une porte-parole de la centrale.
NB : les "incidents se multiplient en France, ne vous inquiétez pas, nous avons les centrales les plus sûres au monde ! ...

GEN-4 : le choix des nouveaux administrateurs de TEPCO suscite immédiatement des critiques de neutralité. L’agence Jijipress relève des problèmes d’indépendance des nouveaux dirigeants :

- la nomination comme administrateur "externe" de Tepco de M. Fumio Sudio, 71 ans, par ailleurs président du directoire de la télévision d’état Japonaise NHK, pourrait amener à un traitement non-neutre de l’information sur la crise nucléaire par ce média ; ce personnage semble en outre traîner une histoire de falsification de documents ayant amené l’un de ses anciens employeurs à réduire temporairement ses appointements ;

- un autre administrateur externe, M. Yoshimitsu Kobayashi s’avère être en outre président de Mitsubishi Chemical Holdings Corp ;

- le conflit d’intérêt le plus significatif concerne la nomination de M. Yoshiaki Fukimori, ancien vice-président senior de General Electric Corp., fabricant de plusieurs des réacteurs ayant été détruits par l’accident de Fukushima-Daiichi ; M. Fukimori a d’ailleurs passé 22 années de son parcours professionnel chez le géant américain des réacteurs à eau bouillante.

Scoop-It : Tepco a réalisé 7,5 milliards d’euros de perte annuelle.

Scoop-It : Forum de Radioprotection, Genève, 12 et 13 Mai 2012.
Thème :
« De Tchernobyl à Fukushima ». Organisé par IndependantWHO, un mouvement citoyen créé par un collectif d’associations, il a rassemblé des scientifiques mais aussi de simples citoyens venus du monde entier , et en particulier de Fukushima, au Japon.
L’ échange international scientifique et citoyen a été très important, il y aura des actes qui seront publiés. (...) La catastrophe de Tchernobyl empire d’année en année, le nombre de malades augmente sans cesse. Grande émotion dans la rencontre avec les Japonais qui avaient fait le déplacement exprès pour le forum.

Les exposés ont surtout porté sur les conséquences sanitaires des irradiations externes et des contaminations radioactives internes, engendrées par l’explosion des réacteurs japonais et ukrainien mais aussi par les bombardements aux armes à uranium appauvri effectués au Kosovo et en Irak et par la campagne d’essais nucléaires (plus de 500 bombes atomiques tirées en atmosphère). Il a été souligné par tous les intervenants que les normes de radioprotection actuelles, établies à partir des conséquences d’Hiroshima et de Nagasaki, n’étaient pas adaptées aux conséquences sanitaires des catastrophes de Tchernobyl et de Fukushima. Ces normes, manipulées par les gouvernants en cas d’accident radiologique et toujours au détriment de la santé des populations, sont à réviser.

Les intervenants japonais, aux prises avec la désinformation de leur gouvernement et à son inaction pour protéger les populations – plus particulièrement les enfants – sont venus chercher des réponses à leurs questions angoissées auprès de leurs homologues de Tchernobyl. Ces derniers, malheureusement, depuis 26 ans, doivent faire face à une situation sanitaire qui continue de s’aggraver, dans les zones contaminées, chez les moins de 18 ans.

Face à l’abandon des autorités – exploitants de centrales nucléaires, États, institutions internationales (dont l’OMS) – les populations touchées par Tchernobyl et Fukushima doivent se prendre en charge et s’organiser pour mettre en place des pratiques de radioprotection adaptées à la situation. Vladimir Babenko a fait une présentation de son manuel de radioprotection « Après l’Accident Atomique » édité en russe, en japonais et aussi tout récemment en français.

Le dimanche 13 mai, les intervenants du samedi ont réfléchi à la question « Que pouvons-nous faire ensemble pour que la vérité sur les conséquences sanitaires des irradiations externes et des contaminations radioactives internes, engendrées par l’industrie nucléaire civile et militaire, soit établie et reconnue ? ».
Autour de deux objectifs principaux – que l’OMS remplisse son mandat constitutionnel en matière de rayonnement et santé et que la science indépendante soit la référence en matière de radioprotection des populations – les participants ont proposé les actions suivantes :

* réviser l’Accord OMS -AIEA afin que l’OMS agisse en toute indépendance en matière de rayonnement et santé ;
* dénoncer le modèle actuel de normes de radioprotection de la CIPR et son application par les Etats. Proposer une autre approche prenant en compte la réalité ;
* recourir à la voie juridique pour obliger les responsables à dédommager les victimes ;
* poser le problème en termes de Droits humains ;
* mettre en place un réseau international pour diffuser des connaissances fiables ;
* reconduire un cycle de Forum scientifique et citoyen sur les conséquences sanitaires de l’activité de l’industrie nucléaire civile et militaire.

En clôture du Forum, le professeur Matsui a appelé la communauté internationale à faire pression sur les autorités japonaises pour qu’elles assurent la protection des enfants de Fukushima et procèdent à leur évacuation hors des zones contaminées. (…).

NB : une seule participante pour la France ! Super !
Suite de l’article en fichier joint.

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