Ecole : les moyens attribués renforcent les inégalités
Par Maryline Baumard
12.04.2012
Dans son rapport provisoire, la Cour des comptes souligne les inégalités de répartition des moyens d’enseignement sur le territoire.
L’éducation n’est plus nationale. Un rapport d’observations provisoires de la Cour des comptes que Le Monde s’est procuré montre pour la première fois l’injustice de la répartition des moyens d’enseignement sur le territoire. Quelque 93 pages d’un travail inédit dévoilent ligne après ligne comment l’Etat donne plus à ceux qui ont déjà plus et moins à ceux qui cumulent tous les risques de réussir moins bien. Un favoritisme qui s’est aggravé ces dernières années.
L’académie de Créteil, qui était en 2006 dans la moyenne nationale pour la dépense par élève dans le primaire, est tombée au 22e rang sur 26. Et c’est la même injustice dans les lycées et collèges. Pour la rentrée 2011, Créteil, qui gagnait 3 836 élèves dans le second degré, a perdu 426 postes, quand l’académie de Paris, qui gagnait, elle, 1 000 élèves, a obtenu 20 emplois de plus.
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http://www.lemonde.fr/ecole-primair...
16/04/12
http://www.le-mammouth-dechaine.fr/...
* Quelques centaines d’instits de plus à la rentrée ?
Voire un millier, nous dit Peillon, futur ministre de l’éducation (si Hollande gagne).
AFP - Peillon (PS) : jusqu’à "un millier" de postes de professeurs des écoles de plus dès septembre
Des postes supplémentaires de professeurs des écoles, "quelques centaines voire un millier", pourraient être créés dès la rentrée 2012, a annoncé lundi à l’AFP Vincent Peillon, chargé de l’éducation dans l’équipe du candidat PS François Hollande.
Si François Hollande remporte l’élection présidentielle, un collectif budgétaire pour 2012 sera présenté en juillet et "on prendra des mesures immédiates pour répondre le mieux possible aux urgences car la rentrée 2012 sera difficile", a-t-il dit dans un entretien.
Pour la rentrée 2012, le candidat socialiste et son entourage avaient, à ce stade, précisé que les postes créés concerneraient des assistants d’éducation ou des postes d’encadrement.
A l’heure actuelle, le nombre de postes ouverts au concours de professeurs des écoles pour 2012 est de 5.000. Environ 8.000 candidats ont été déclarés "admissibles" après avoir réussi l’épreuve écrite. Ils sont déclarés "admis" quand ils passent avec succès l’épreuve d’oral.
"Il y a sans doute quelques centaines, voire un millier" de postes supplémentaires de professeurs des écoles qui seraient recrutés parmi les personnes "admissibles" ayant obtenu les meilleures notes juste après le 5.000e candidat.
"On regardera les besoins académie par académie", a dit Vincent Peillon.
Par ailleurs, M. Peillon a redit que la circulaire de rentrée 2012 serait "abrogée", que les évaluations en CE1 et CM2 seraient "suspendues", que les livrets de compétences du primaire et du collège seraient "revus" mais sans pour autant revenir sur la notion de compétences elle-même.
Faudra leur rappeler que c’est dans TOUS les établissements que les réformes Chatel, Ferry, Darcos, ont supprimé des postes. Pas QUE dans certaines académies... Faudrait pas commencer à ergoter...
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* Vigiles et flics privés, métiers d’avenir pour la jeunesse et les populations fragilisées...
Là on le sait, les promesses seront tenues.
Effet contagieux des thèses ultralibérales véhiculées par des officines comme l’ifrap :
Supprimer un enseignant sur deux et favoriser le développement de l’école privée au détriment de l’école publique ne suffisent pas, il faut s’attaquer aussi aux autres secteurs de la fonction publique !
Ainsi est-il de plus en plus question de supprimer des policiers et des gendarmes au profit de polices privées, perspective qui enchantait déjà il y a quelques années l’Union des entreprises de sécurité privée (USP) ; celle-ci expliquait en effet dans son "Livre blanc de la sécurité", préfacé par Nicolas Sarkory et Alain Bauer : "avec 150 000 agents de surveillance et 5 à 10 000 emplois de plus chaque année, le secteur de la sécurité privée offre de vraies opportunités d’intégration et d’emploi", notamment "pour la jeunesse et les populations fragilisées par le chômage"
Comme le rapporte un article du blog Bugbrotherhttp: //bugbrother.blog.lemonde.fr/2012/0... "Cette privatisation annoncée de la sécurité a fait l’objet le week-end dernier d’un reportage au JT de 20h de TF1, sobrement intitulé "Sécurité privée partout, police nulle part ?"... faisant écho à l’expression "Police partout, justice nulle part" de Victor Hugo, reprise depuis, sous forme de slogan, par de nombreux défenseurs des droits de l’homme... à ceci près que c’est Claire Chazal qui tire aujourd’hui la sonnette d’alarme, et les journalistes de TF1 qui mènent l’"enquête" :
"A la différence des fonctionnaires, ils n’ont pas le droit de porter une arme à feu, ou d’interpeller quelqu’un. Des agents privés en première ligne, et des forces de l’ordre qui n’interviennent qu’en cas de problème, c’est ce que le gouvernement appelle la "coproduction de sécurité".
Le but : éviter de recruter des fonctionnaires car entre son salaire, sa formation et sa retraite, un policier ou un gendarme coûte à l’État 5 fois plus cher qu’un agent privé."
"Surveillance des centrales, des ports, des bases militaires, des chantiers navals, des préfectures, ambassades, des tribunaux, les contrats publics représentent aujourd’hui plus d’un quart du chiffre d’affaires du secteur de la sécurité privée.
Mais l’État est un client difficile qui fait jouer la concurrence pour faire baisser les coûts. Trop, selon le patron de la plus grosse entreprise française. D’après lui, les marchés publics sont souvent remportés par les entreprises les moins scrupuleuses."
A l’en croire, "une majorité d’appels d’offres qui ont lieu dans le public" conduit en effet à "sélectionner des entreprises à très bas prix qui arrivent à baisser leurs prix en employant des clandestins, ou en ne déclarant par leurs personnels, ou en ne faisant pas les formations nécessaires"...
Toujours les mêmes recettes à droite.