Une tribune pour les luttes

Marseille / Asssemblée contre la précarisation.

Après tous nos efforts si tu trouves pas un taf, c’est que tu l’as bien cherché, minable !

24 mars : Le train pour l’emploi déraille en PACA

Article mis en ligne le samedi 24 mars 2012


train emploi

-  Dépêche ACP - Dépêche ACP - Dépêche ACP - Dépêche ACP - Dépêche ACP - Dépêche ACP - Dépêche ACP - Dépêche ACP - Dépêche ACP - Dépêche

Le train pour l’emploi déraille en PACA

Faute de figurants, le train pour l’emploi s’est cassé les dents en gare de Saint Charles.
La défense nationale et la fédération de la boulangerie, présentes sur les quais n’ont pas pu éviter
l’accident. Beauty Bubble a fait son possible pour maquiller l’accident, mais a du ranger ses poudres
cosmétiques face à l’absence de candidats pour participer à la compétition.
Les trois couleurs du drapeau français ne lui auront pas porté chance, parti le 13 mars de Paris - gare du nord,
il voit son voyage brutalement abrégé.


Jeudi 22 mars 2012

Cette année encore passera un train de l’emploi [1] pour l’égalité des chances, sorte de marché de dupes, où des milliers de chômeurs-euses sont sommé-e-s de montrer patte blanche aux recruteurs-euses.

« Venez, venez, les règles du jeu sont les mêmes pour tous », « égalité de chances » [2], ces gestionnaires de la misère nous le rappellent. Un-e conseiller-ère «  bonne présentation » est là pour vous défigurer en dix minutes afin que vous puissiez vous entretenir avec un DRH ou des recruteurs-euses. « Aurez-vous le bon contact social ? », cette tâche est dévolue à l’entreprise Beauty Bubble, présente dans le train, qui vous offre pas moins de 2 emplois sur 2317 proposés.

Il vous faudra aussi un CV bien lisse, sans taches, sans périodes d’inactivité, en somme racoleur.

Chômeurs-euses, on vous demande d’être « disponibles » aux besoins de l’entreprise, qu’importe ce qu’on vous propose, emplois à temps partiel et variable, vacataires, emplois alternant avec des périodes de chômage technique, qu’importe le type de contrats [3]. Chez le groupe La poste, l’un des principaux partenaires du train, les tendances sont comme partout à la sous-traitance et à la multiplication des emplois de vacataire.
C’est-à-dire « sois dispo quand je t’appelle et à la minute même ou j’appelle ton voisin, aussi fauché que toi ». Au niveau législatif, on voit aussi se multiplier les propositions de lois pour l’emploi facilitant la mise au chômage technique, ou le travail à temps partiel variable, etc.

Ce que l’on attend, c’est que vous soyez «  exigeant-es envers vous-même », pas envers votre patron-e, et que vous vous contentiez du salaire minimum. «  Soyez optimiste, il y aura des perspectives de carrière ensuite ! ».
Sous couvert de « proximité » et de « mobilité », on exige la capacité d’être partout à la fois : parmi les offres d’emploi proposées à Marseille, la moitié au moins concerne des emplois dans d’autres villes, d’autres départements ou régions, voire sur tout le territoire national !
« Le train vient à vous, déplacez vous là où il y a de l’emploi.... Et si vous ne le voulez pas, vous êtes responsables de votre misère ».

Derrière cette idée d’« égalité des chances », c’est la compétition de tous-tes contre toustes pour l’emploi. « Que le meilleur gagne ! et tant pis pour toi si tu restes sur le carreau, on t’a donné ta chance ».
Derrière le vocabulaire du management à tout va : flexibilité, disponibilité, mobilité, dynamisme, esprit d’entreprise, etc. on cache de vieilles pratiques bien connues : exploiter plus efficacement la main d’oeuvre, engranger plus de profits et baisser les salaires...
Cette flexibilité de l’emploi impose une plus grande docilité pour les travailleurs mais aussi pour les chômeurs des périodes d’activité et des périodes d’inactivité, ainsi on est employable à plein temps. Même confusion que l’on retrouve entre salaires et revenus (comprenant aussi les aides sociales en tous genres, RSA, chomdu, allocs, etc.). Cette logique pousse à précarisation croissante de nos vies. Parce que cela correspond aux besoins de main d’oeuvre actuels, la précarité devient la norme.

Leur train de l’emploi c’est au mieux un miroir aux alouettes pour celles et ceux qui croient encore à un salut par le travail, au pire une belle escroquerie dont il vaut mieux se rendre compte, avant d’entrer dans leurs wagons. D’autant que pour que l’arnaque fonctionne, il faut bien qu’il y ait 2317 chômeurs chagrin…. ce sera pas moi.

Notes :

[1] Le passage de ce train a donné lieu à une initiative à Rennes : Ne manquons pas les CDD de 10 minutes du « train pour l’emploi ».

[2] A propos de cette notion aussi trompeuse que consensuelle : L’égalité des chances contre l’égalité, Le sabot, outil de liaison locale sur Rennes et ses environs, n°4, mars 2009..

[3] Voir à propos du RSA, machine à produire du travailleur assisté un passage de Dette et austérité, le modèle allemand du plein emploi précaire ainsi que Nous sommes tous des irréguliers de ce système absurde et mortifère.


Tu te sens l’âme d’un conquérant ?
FosElev c’est pour toi !

En effet, Esprit de conquête et Culture du résultat sont les maîtres mots de cette entreprise française n° 2 du secteur du levage en bâtiment et du nettoyage industriel.

N’oublie pas ton armure et ton glaive car sur le chantier de bataille, tu devras te battre pour atteindre des résultats toujours plus performants, et si tu ne tiens pas tes en-
gagements, la Société Foselev et ses filiales, qui respectent la valeur travail mais pas
toujours son droit, te licencieront d’une façon ou d’une autre (Cass. du 5/12/2006 et
CA Lyon du 31/01/2008) et te pourrira la vie même après (Cass. 26 mai 2004).

Elle trimballe d’ailleurs ses chaînes et ses grues jusqu’au Congo où elle permet à Total
d’exploiter les congolais... euh le pétrole congolais... Elle
conquiert l’Angola ou le Gabon... Mais rigueur et sens du servage... euh service, te permettront de t’en sortir... On te
promet une chose : c’est le
respect de ton
intégrité physique ou morale... peut être
un doute pour
ta santé, et ta
cervelle, t’oublie !


Tu veux avoir la gueule de l’emploi ?

Autre specimen de boite
présente aux abords du train,
Beauty Bubble n’est pas un
recruteur, c’est une franchise.
Pour 10 000 € tu achètes la
bonne idée que tu n’as pas
eue avant les autres, celle des
salons de coiffure low cost.

Pour 10 000 € de plus tu peux
louer une tente Quechua en
plastique - mais pas le toit -
et la monter au beau milieu
d’une gare ou d’un autre carrefour de métroboulododo.
Tu n’as plus qu’à engager 2
précaires sur des horaires et
des salaires flexibles.

Ces précaires vont vendre à tous les
autres précaires - en 10 minutes - la bonne tête de l’emploi : la coupe propre et correcte qui montrera leur employabilité, et surtout leur
volonté de soumettre leur
corps aux désirs des
recruteurs et des petits
chefs de service.


Assemblée contre la précarisation
Réunions tous les lundi à 18h
Local de Mille-babords / 61 rue Consolat 13001, Métro Réformés.

http://contrelapreca.eklablog.com/

[1] Le passage de ce train a donné lieu à une initiative à Rennes : Ne manquons pas les CDD de 10 minutes du « train pour l’emploi ».

[2] A propos de cette notion aussi trompeuse que consensuelle : L’égalité des chances contre l’égalité, Le sabot, outil de liaison locale sur Rennes et ses environs, n°4, mars 2009..

[3] Voir à propos du RSA, machine à produire du travailleur assisté un passage de Dette et austérité, le modèle allemand du plein emploi précaire ainsi que Nous sommes tous des irréguliers de ce système absurde et mortifère.


Tu te sens l’âme d’un conquérant ?
FosElev c’est pour toi !

En effet, Esprit de conquête et Culture du résultat sont les maîtres mots de cette entreprise française n° 2 du secteur du levage en bâtiment et du nettoyage industriel.

N’oublie pas ton armure et ton glaive car sur le chantier de bataille, tu devras te battre pour atteindre des résultats toujours plus performants, et si tu ne tiens pas tes en-
gagements, la Société Foselev et ses filiales, qui respectent la valeur travail mais pas
toujours son droit, te licencieront d’une façon ou d’une autre (Cass. du 5/12/2006 et
CA Lyon du 31/01/2008) et te pourrira la vie même après (Cass. 26 mai 2004).

Elle trimballe d’ailleurs ses chaînes et ses grues jusqu’au Congo où elle permet à Total
d’exploiter les congolais... euh le pétrole congolais... Elle
conquiert l’Angola ou le Gabon... Mais rigueur et sens du servage... euh service, te permettront de t’en sortir... On te
promet une chose : c’est le
respect de ton
intégrité physique ou morale... peut être
un doute pour
ta santé, et ta
cervelle, t’oublie !


Tu veux avoir la gueule de l’emploi ?

Autre specimen de boite
présente aux abords du train,
Beauty Bubble n’est pas un
recruteur, c’est une franchise.
Pour 10 000 € tu achètes la
bonne idée que tu n’as pas
eue avant les autres, celle des
salons de coiffure low cost.

Pour 10 000 € de plus tu peux
louer une tente Quechua en
plastique - mais pas le toit -
et la monter au beau milieu
d’une gare ou d’un autre carrefour de métroboulododo.
Tu n’as plus qu’à engager 2
précaires sur des horaires et
des salaires flexibles.

Ces précaires vont vendre à tous les
autres précaires - en 10 minutes - la bonne tête de l’emploi : la coupe propre et correcte qui montrera leur employabilité, et surtout leur
volonté de soumettre leur
corps aux désirs des
recruteurs et des petits
chefs de service.


Assemblée contre la précarisation
Réunions tous les lundi à 18h
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