Une tribune pour les luttes

Collectif Vies Volées

Commémoration Nationale des Victimes de La Police

Compte-rendu de la marche à Paris de la place de l’Opéra à la Fontaine des innocents du samedi 24 mars
+ Message du Comité de soutien Vérité et Justice pour Abdelhakim AJIMI

Article mis en ligne le jeudi 29 mars 2012

Lu sur le site du NPA :
Les morts qu’on honore, ceux qu’on salit
jeudi 29 mars 2012
Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 142 (29/03/12)

Aux cris de «  Police partout, justice nulle part  » et «  Pas de justice, pas de paix  », 200 personnes (dont une trentaine de membres du NPA) ont manifesté contre les violences policières à Paris, samedi 24 mars, à l’appel du collectif Vies volées.

D’Opéra à Châtelet, des représentantEs des comités construits autour des familles de victimes ont régulièrement rappelé les faits, précis, des crimes policiers et de l’impunité générale. Comme le disait le représentant du comité Abou Bakari Tandia, «  il n’y a pas de différence à faire entre les morts, entre ceux qu’on honore et ceux qu’on salit. Alors à quand aussi une minute de silence dans toutes les écoles pour les victimes de crimes policiers  ?  » Un des représentants du comité Ali Ziri ajoutait  : «  C’est tout un système qui veut nous invisibiliser, nous humilier jusque dans la mort, les Noirs, les Arabes, les Musulmans, les pauvres, nous habitants et habitantes des quartiers populaires. Mais on ne veut plus être invisibles, vous allez nous voir  ».

Outre les comités de la région parisienne (Ali Ziri à Argenteuil, Abou Bakari Tandia à Courbevoie, Mahamadou Maréga à Colombes, Lamine Dieng à Paris), étaient aussi présentEs une membre du comité pour Hakim Ajimi à Grasse, un des amis de Wissam El Yamni venu de Clermont et le frère de El Mahjoub Gmili de Bourg-en-Bresse.

En de longues litanies scandées par «  Tué par la police  » et «  Vérité et justice  » les noms d’une centaine de victimes de la police ont été régulièrement rappelés  : vérité et dignité. Ramata, sœur de Lamine Dieng, rappelait régulièrement au micro qu’«  entre 450 et 500 personnes ont été tuées à la suite d’interventions policières depuis l’abolition officielle de la peine de mort. Il y a une quinzaine de morts chaque année  ».

C’est la deuxième année consécutive que les comités se coordonnent pour une journée dédiée aux victimes des violences policières. Le nombre réduit de manifestantEs montre la tâche à accomplir pour en faire un véritable enjeu. Mais la détermination de cette manifestation et la capacité à réunir des comités forcément concentrés sur des échéances très concrètes sont l’expression d’une volonté de construire un mouvement pour mettre fin à l’impunité policière. Outre cette manifestation, des rencontres nationales se préparent après la réunion à Grasse en février dernier.

Des discours et politiques menés au sommet de l’État jusqu’à la complicité judiciaire, les crimes et violences policières sont un des maillons d’un système policier, raciste et antisocial qui humilie et réprime dans les quartiers populaires pour mieux maintenir tous les exploités sous sa domination. S’attaquer à ce maillon, l’affaiblir, est dans l’intérêt de tous et toutes.

Denis Godard


Bonjour à toutes et à tous,

Le Comité de soutien Vérité et Justice pour Abdelhakim AJIMI soutient la
manifestation organisée samedi 24 mars par le collectif Vies Volées.

Nous remercions chaleureusement les personnes qui ont imaginé et organisé
le concert de soutien à la famille AJIMI qui aura lieu samedi soir à
Saint-Denis.

Suite au verdict du procès des sept policiers responsables de la mort
d’Abdelhakim AJIMI, divers bruits ont couru dans les rues de Grasse
(sanction administrative à leur encontre, démission collective de certains
de leurs collègues…). Le Comité de soutien Vérité et Justice pour
Abdelhakim AJIMI tient à signaler que, jusqu’à preuve du contraire, il ne
s’agit là que d’effets d’annonce, non suivis d’applications réelles.
Walter LEBEAUPIN et J.-Michel MOINIER, agents de la Brigade
Anti-Criminalité, ainsi que Jim MANACH, policier municipal, condamnés par
le Tribunal de Grasse à des peines de prison avec sursis, ont fait appel
devant la Cour d’Aix-en-Provence.
Nous rappelons que Mireille AUTHIER-REY, Anita BEKHIRA, Bernard JULIEN et
Pierre LOCATELLI, agents de Police secours qui avaient transporté
Abdelhakim AJIMI sans lui prêter assistance ont, quant à eux, été relaxés.

Sur une idée de Mogniss H. ABDALLAH (agence IM’media), Boubaker et Zohra
AJIMI ont récemment adressé une lettre à Dominique BAUDIS, nouveau
Défenseur des droits, censé veiller au respect des règles de bonne
conduite par les personnes exerçant des activités de sécurité sur le
territoire de la République.
Dominique BAUDIS avait annoncé le 16 février dernier (émission « 
Complément d’enquête », France 2, reportage sur la mort d’Abdelhakim AJIMI
et sur les quatre années de procédure judiciaire) qu’il utiliserait son
pouvoir d’injonction pour demander au Ministre de l’intérieur d’engager
des procédures disciplinaires et de prendre des sanctions dans un délai
d’un à deux mois à l’encontre des policiers responsables. Il avait précisé
 : « et si cette injonction n’est pas suivie d’effet [nous procéderons] par
publication d’un rapport spécial. Et nous serons présents dans les
procédures en justice.
 »
Les parents d’Abdelhakim AJIMI ont donc interpellé Dominique BAUDIS au
sujet de l’avancement de cette procédure et de la nature des sanctions
demandées.

Au début du mois de mai prochain nous organiserons à Grasse une
mobilisation en mémoire d’Abdelhakim AJIMI, mort le 9 mai 2008, et en
soutien indéfectible à sa famille.

La lutte continue.

Bien à toutes et à tous


Dans la continuité des appels lancés à Grasse le 24 Février 2012, à Clermont-Ferrand les
15 et 17 Mars 2012, le COLLECTIF VIES VOLÉES (qui réunit les comités Ali ZIRI, Lamine
DIENG, Mickaël COHEN, Mahamadou MAREGA, Abou Bakari TANDIA et Abdelhakim
AJIMI ...) organise à Paris la seconde édition de la COMMÉMORATION NATIONALE
DES VICTIMES DE LA POLICE.

La Justice et la police françaises ont encore montré leur vrai visage le 24 Février dernier
au Tribunal de Grasse :

Alors que Abdelhakim AJIMI a été étranglé et maintenu au sol par plusieurs « gardiens de
la paix
 », la Justice a qualifié leurs actes « d’homicide involontaire ». Les 2 fonctionnaires
de la BAC ont été condamnés à des peines avec sursis et leurs 4 complices ont été
relaxés.

Qui d’autre bénéficierait d’une telle clémence de la Justice française aujourd’hui ?

Certainement pas nous autres citoyens ordinaires, ni vous !

Et encore moins Abdel, Lamine, Ali, Abou Bakari, Mahamadou ou Mickaël...

Combien de temps laisserons-nous ces hommes en uniforme avoir droit de vie ou
de mort sur la population ? Alors que la peine de mort est abolie depuis 1981.

Là où nous reclamons l’égalite et une justice impartiale,
la police réclame encore plus de pouvoir et d’impunité

Soutenons Les Familles des Victimes et Manifestons Notre
hOnte de cette Justice à deux vitesses

N’attendons pas d’’être personnellement frappés ou que l’’un
de nos proches soit (encore) emporté

Mobilisons nous maintenant pour exiger la mise
en examen des criminels quel que soit leur statut

Collectif Vies Volees / viesvolees.france chez gmail.com


Collectif Vies Volées

Commémoration Nationale des Victimes de La Police

Rejoignez-Nous :

Afin de rompre l’isolement des familles victimes de la police

Afin de dénoncer l’impunité
accordée par la Justice aux policiers auteurs de crimes

Pour la reconnaissance publique
des crimes commis par la police et passés sous silence depuis des décennies

Pour que
l’opinion publique comprenne que ces abus de pouvoir ne sont pas des «  faits divers » mais
des « faits de société »

Pour rétablir la vérité sur ces «  homicides volontaires en bande
organisée par des personnes dépositaires de l’autorité publique
 »

Parce quE Nous SommeS tOus Concernés...

Parce qu’il est inadmissible que la parole d’un fonctionnaire de police ne puisse pas être mise
en doute et soit systématiquement placée au-dessus de celle des citoyens ordinaires.

Parce que le pouvoir accordé à la police ouvre automatiquement la porte aux abus, soumettant
potentiellement chacun d’entre nous à l’arbitraire et à la violence policière...

Parce que chaque année des dizaines de personnes sont blessées et pour certaines tuées par
la police...

Parmi les dossiers parvenus jusqu’a la « justice » »

2012 :

11 janvier, Abdel El Jabri 25 ans, meurt «  d’une crise cardiaque lors d’un contrôle de
police
 » à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis)

10 janvier, Wissam El-Yamni 30 ans, meurt
après 3 jours de coma à Clermont-Ferrand. Il avait été menotté, plaqué au sol, battu (fractures
et lésions au cou).

2011 : 10 morts

2010 : 9 morts

2009 : 5 morts

2008 : 11 morts

2007 : 19 morts

2006 : 15 morts

2005 : 15 morts

Ne laissons plus personnE Seul entre les mains de la police

FAmilles, victimes, amis et dEfenseurs,:ne restons pas isolEs,

unIssons-nous !!

Etablissons la verite sur la violence de la police et sur les
circonstances de la mort de ses victimes
Non-lieux, instructions sans fin, obstructions, falsifications ou disparitions de preuves,
faux et usage de faux rapports d’auditions ... Il y a très peu de cas où la justice a admis
la responsabilité directe ou indirecte des policiers.

Ne laissons pas les victimes et leurs familles dans ce deni de
Justice

Pour briser l’isolement, le silence et agir ensemble !

Contactez-nous et rejoignez le Collectif des familles :
Collectif Vies Volees / viesvolees.france chez gmail.com

Retour en haut de la page

Soutenir Mille Bâbords

Pour garder son indépendance, Mille Bâbords ne demande pas de subventions. Pour équilibrer le budget, la solution pérenne serait d’augmenter le nombre d’adhésions ou de dons réguliers.
Contactez-nous !

Thèmes liés à l'article

Répression c'est aussi ...

0 | ... | 10 | 15 | 20 | 25 | 30 | 35 | 40 | 45 | 50 | ... | 1265