Une tribune pour les luttes

Rapport sur les violations des droits de l’homme dans l’Est et le Sud-Est d’Anatolie de la Turquie.

29 366 violations des droits de l’homme en 2011 au Kurdistan !!!

Les Kurdes de Marseille en grève de la faim en solidarité avec la grève de la faim totale et illimitée menée par plus de 400 prisonniers politiques kurdes, dont quatre députés, en Turquie.

Article mis en ligne le mercredi 7 mars 2012

Photo : A Strabourg où 15 Kurdes sont en grève de la faim illimitée.
http://www.dailymotion.com/video/xp...


29 366 violations des droits de l’homme en 2011 au Kurdistan !!!

http://www.azadnewsagency.com/nuce/?p=1272

Amed (Diyarbakir)- La branche d’IHD qui se situe à Amed, a publié son rapport sur les violations des droits de l’homme dans l’Est et le Sud-Est d’Anatolie de la Turquie. Selon le rapport, en 2011, plus de 29 366 violations de droits ont été enregistrés contre 23 520 l’année précédente, un nouveau record. Le rapport, en plus de souligner la croissance importante des conflits armés, des civils morts, du nombre de garde à vue et des emprisonnements, attire l’attention sur une augmentation de plus de 100% du nombre de détenus qui subissent des violences en prison.

La branche IHD D’Amed, dans une conférence de presse, présente son rapport sur les violations des droits de l’homme dans l’Est du Pays, à la population. La conférence s’est déroulée dans l’immeuble de l’association et en tant que représentant du territoire d’Anatolie Sevket Akdemir, d’IHD Amed Raci Bilici, Pinar Dalkus, Emin Ermin et le responsable de la branche IHD de Sêrt (Siirt) Abdullah Gurgen étaient présents.

Avant de présenter le rapport, le secrétaire d’IHD Amed, Raci Bilici, a fait un petit discours pour résumer l’année 2011 et a déclaré que en 2011 le record avait été battu en ce qui concerne la violation des droits de l’homme. « On a eu du mal à rassembler tous ces violations et à vous les présenter » a déclaré Bilici, et a rajouté «  En effet, au début de l’année 2011 on a voulu garder espoir en ce qui concerne la paix et les solutions aux problèmes. Avec la déclaration du cessez-le-feu du PKK en 2010, la diminution des morts, la survie des droits de l’homme étaient un espace favorable à la paix qui nous avaient donnés beaucoup d’espoir. Ainsi, l’année précédente, des discussions entre le PKK et le gouvernement turc nous avaient laissé penser que des solutions allaient être trouvées. De plus, les élections et ces résultats, nous rapprochaient une fois de plus des solutions. Mais malheureusement l’année 2011 à la place d’être l’année de la « paix et des solutions », fut une année sanglante. »

LE PAYS EST DEVENU UN CAMP DE CONCENTRATION

Pour Bilici, le gouvernement AKP (Parti de la justice et du développement) a laissé de côté toutes les réformes et les ouvertures et s’est accroché à une politique de sécurité mais aussi de répression qui n’a rien à envier aux années 90. Bilici rajoute : «  le tableau qui fait surface après les élections du juin, et celle de l’injustice, de l’inégalité et de l’ignorance de la résistance, alors qu’elle devait être celle de la paix et de la solution au problème Kurde. Hatip Dicle avec presque 80 000 voix s’est vu retirer son poste de député et même les ministres élus en prison n’ont pas été libérés. De plus pour couronner le tout, juste après les élections l’affaire politique du KCK fut accélérée et des milliers de personnes ont été emprisonnés. Cette opération a gagné tellement d’ampleur que, en tête l’Est et le Sud-Est d’Anatolie et dans l’ensemble du pays, la plupart des représentants ont été mis en garde à vue. Avec le terrorisme de cette opération notre association IHD en a eu pour également sa part. En effet, c’est la deuxième fois, depuis 2009, que notre institution a connu des perquisitions et tous nos équipements ont été saisis. »

Cette opération ne touche pas seulement les politiques mais aussi les journalistes, écrivains, académiciens, défendeurs des droits de l’homme, avocats, syndicalistes et mêmes les étudiants ont été touchés, c’est pourquoi Bilici parle de camps de concentration. Bilici met l’accent sur le fait que cette opération, depuis fin 2011, prend en captivité tous les dissidents et même le pays en entier.

Bilici attire l’attention sur les politiques de sécurité, du gouvernement AKP et des autres institutions de l’Etat, l’augmentation des opérations politiques et militaires ainsi que les conflits dans la région et l’augmentation du nombre de morts : « ces conflits sont la cause de nombreuses pertes de vies, des deux côtés, et malheureusement la violations des droits des civils ont connu une augmentation sans précédent, selon les rapports. »

PROTEGER LES TORTIONNAIRES AUGMENTE LE NOMBRE DE TORTURE !

En 2011, que ce soit pour les détenus provisoires ou permanents, ou même en dehors des barreaux, les tortures ou mauvais traitements ont dépassé les limites pour Bilici : « Lors des événements sociaux particulièrement, la mise en garde à vue des citoyens est généralement synonyme de torture et mauvais traitement de la part des forces de l’ordre turc. L’utilisation de la bombe lacrymogène conduit à la mort. Les forces de l’ordre, grâce aux soutiens de la justice et du gouvernement, tirent à tout bout de champs sur les civils. Des gardiens de la paix qui pointent leurs armes sur nos jeunes et qui ne sont malheureusement pas condamnés. Contre la torture exercée par ces derniers dans les rues, le gouvernement d’AKP et la justice reste immobiles, mais encore condamnent toute personne qui expose ces faits. La justice laisse les défendeurs des droits de l’homme porter plainte contre les hommes politiques Kurde, et refuse de voir les répressions exercées sur ce dernier. Cet acharnement est dû au laisser-aller et complicité du gouvernement turc contre les minorités Kurdes.

LA VIE EN PRISON EST DEVENUE UNE TORTURE

Parmi les plus importantes violations des droits de l’Homme, il y a celui de la vie en prison d’après Bilici représentant de l’IHD, qui rendra visite dans plusieurs prisons afin d’analyser les conditions de vie des prisonniers, et trouver les problèmes rencontrés. L’augmentation des appels des prisonniers à l’IDH est le reflet de l’ampleur des violations d’après Bilici. Dans un premier temps, les prisonniers au seuil de la mort sont transférés puis exilés. Ces pourquoi ces pratiques doivent être prises en compte d’urgence selon Niketim. Durant les 3 dernières années la vie est devenue une vraie torture à cause des opérations politique qui ont conduit à des arrestations massives de milliers de personnes qui augmente donc le sur entassement dans les prisons. Récemment dans la prison Pozanti les enfants victimes de torture et de viols mettent-en vue la barbarie. L’irresponsabilité du ministère de la justice face aux problèmes rencontrés est inacceptable selon lui.

L’ISOLEMENT A IMRALI INQUIETE LE PEUPLE

En parallèle, l’isolement du Leader du PKK Abdullah Öcalan empire chaque jour précise Bilici et ajoute » Cette situation est dans un premier temps contraire aux droits fondamentaux de l’Homme ensuite contre à la Convention internationale. » Cette politique d’isolement faite à l’encontre de M. Ocalan (acteur clé de la liberté du peuple kurde) rend la situation plus difficile et mène à une impasse. Aujourd’hui la plus grande partie de l’opinion publique est partagée. Malgré des lacunes dans certains domaines, le peuple Kurde lutte depuis des années contre vents et marées, chaque jour d’avantage pour montrer son mécontentement et désarroi contre le gouvernement répressif turc. »Cette politique d’isolement doit prendre fin immédiatement » dit-il.

DES CRIMES POLITIQUES SONT EXERCES A L’EGARD DES FEMMES

 » Ces dernières années, les femmes luttent de plus en plus pour la liberté,’ dit Bilici, puis ajoute : » Chaque année le 8 mars les femmes sont sur dans les rues et révèlent leurs colères contre les crimes exercés contre elles. Malheureusement nous avons honte, honte vivre dans pays où les criminels sont les amis, les pères, les frères des femmes victimes. La violence contre la femme que soit au sein la famille, dans la rue ou ailleurs, est inconcevable. Pour une lutte efficace afin de surmonter ces problèmes, les mentalités doivent changer.

Bilici rappel qu’en octobre 2011 la région de Van fut touchée par un tremblement de terre de forte magnitude : « Malgré des milliers de morts, des milliers de blessés et sinistrés l’État est resté indifférent. Les interventions étaient tardives, et très rapidement des problèmes de logements apparurent, et les aides insuffisantes. L’État conduit les sinistrés au désespoir. Le gouvernement d’AKP plutôt que de trouver une solution à cela cherche à couvrir son incompétence. Et très vite la vie à Van devient un enfer. Des mois après le tremblement de terre, les habitants rencontrent toujours des problèmes de logements. C’est la preuve de l’impuissance de l’État turc.

LES CRIMES DE GUERRES NE VEULENT PAS ETRE INTERROGES

Deux rapports de 2011 indiquent l’utilisation d’armes chimiques interdites, Bilici, » Le rapport que nous avons préparé est dans le but éclaircir les meurtres non résolus et surtout éclaircir tous ces corps enterrés dans le noir profond. Et le rapport sur les armes chimiques met en cause une question restée sans réponse qui concerne les crimes de guerres. Ces deux rapports révèlent effectivement l’injustice et la brutalité.

Dans le rapport que nous avons préparé avec un bilan détaillé, nous avons un tableau qui montre la honte de ce pays. Cette honte est encore plus forte quand il s’agit de se poser la question du « comment » ‘dit Bilici, puis ajoute : Nous, en tant que défenseurs des droits de l’Homme, pensons que ce ne sont pas les problèmes de politiques de sécurité, le concept de la guerre, les opérations militaires, et la violation des droits de l’homme qui résoudront les problèmes. Les gens mettent maintenant leur corps à mort. Dans les prisons des milliers de personnes protestent ces injustices en faisant des grèves de faim. Cela montre que, les demandes restent encore incomprises. Dans ce pays les mères crient » nous voulons plus voir le corps sans vie de nos enfants. » Tous les secteurs de la société crient »la paix ! ». Si vous voulez résoudre le problème kurde, la disparition de ce régime de terreur en place est primordiale afin de résoudre le problème Kurde. Ouvrez les portes à des dialogues et des négociations. »

EN 1 AN IL Y A EU PLUS DE 29,366 VIOLATIONS DES DROITS DE L’HOMME

Après Bilici, Sevket Akdemir, représentant IHD Sud et sud-est de la région d’Anatolie annonce le rapport sur les violations des droits de l’Homme, il précise qu’il y a une augmentation des violations par rapports aux années précédentes. Voici quelques chiffres : *Les forces de sécurité morts ou blessés dans le conflit : 149tués, 295 blessés. *Les militants du PKK morts ou blessés dans des affrontements : 169 tués, 6 blessés. *Meurtres non résolus, les exécutions, les décès civils – 129morts, 259 blessés. *Des Mines et des explosifs : 6 morts 49 blessés. *Suicide militaires ou policières : 26 suicides, 5 tentatives. *Suicide chez les femmes : 64 suicides et 24 tentatives. *Suicide chez les hommes : 57 suicides et 22 tentatives *Suicides d’enfants : 28 suicides et 15 tentatives. *Les crimes d’honneurs:8 morts. *Les personnes détenues : 6,306 *Les personnes arrêtées : 1917 * La torture et le mauvais traitements : 1555 *Violations dans les prisons : 1421 *Les demandeurs d’asile et les immigrants en détention : 4496 *L’incinération et la décharge rural : 4 *Forets ou terres brûlées : 39 *Interdiction de pâturage : 141 *Les violations après opérations militaires:47 *Application pour les funérailles des militants : 119 *Les violations survenus lors des élections générales juin 2011 : 311 *Les violations survenus après le tremblement de terre à Van : 93 *D’autres violations : 6615 *Nombres total des violations : 29.366

Azadnews


Les Kurdes de Marseille en grève de la faim en solidarité avec la grève de la faim totale et illimitée menée par plus de 400 prisonniers politiques kurdes, dont quatre députés, en Turquie.

Venez les soutenir.


Conférence de presse aux Réformés demain samedi 3 mars à 11 h


Bonjour,

Près de 50 kurdes de Marseille vont entamer une grève de la faim, du Samedi 3 au Dimanche 4 Mars dans le centre Culturel de Mésopotamie pour soutenir les grèves de la faim illimitées en Turquie et à Strasbourg.

Nous comptons sur la solidarité internationale. Vous êtes le bienvenu si vous voulez passer à l’association pour soutenir les grévistes.

Le Centre de la Mésopotamie
24 Boulevard National 13001 Marseille

Les manifestations du 8 Mars ont commencé au Kurdistan

Près de 10 000 Femmes Kurdes ont défilé dimanche 4 mars à Diyarbakir (Kurdistan).
Au total il y a eu des manifestations dans 7 villes Kurdes. Puis des réunions ont eu lieu un peu partout et vont continuer dans les prochains jours.

8-Mars-Kurdistan-4.-4.-2012

http://www.actukurde.fr/

Les kurdes en grève de la faim illimitée à Strasbourg

Par Maxime-Azadi

02 Mars 2012

Alors qu’une grève de la faim totale et illimitée menée par plus de 400 prisonniers politiques kurdes dont quatre députés se poursuit en Turquie, quinze autres kurdes ont lancé une grève de la faim illimitée à Strasbourg pour briser l’isolement du chef du PKK Abdullah Ocalan et demander un statut politique pour le Kurdistan.

Les prisonniers politiques sont en grève de la faim totale et illimitée depuis 15 février. Parmi eux figurent notamment quatre députés du principal parti kurde BDP. Plus de 6 300 membres actifs de ce dont 31 maires parti sont actuellement en prison dans le cadre d’une campagne de répression sans précédente lancée en 2009.

Les grévistes protestent contre l’isolement du leader kurde Abdullah Öcalan, emprisonné sur l’Ile d’Imrali depuis 1999 sous l’isolation totale, qui n’est pas autorisé à rencontrer ses avocats depuis 27 juillet 2011. Ils demandent la libération d’Öcalan et tous les prisonniers politiques, la reconnaissance officielle des droits collectifs du peuple kurde dans la constitution, notamment la reconnaissance de l’identité kurde et le droit à l’enseignement en kurde.

Grève menée au foyer de l’église de St. Maurice

En dehors des prisons, des centaines d’autres personnes participent à cette grève à travers le pays, de manière limitée. En Europe, un groupe de 15 personnes dont cinq femmes ont lancé le 1er mars une grève totale et illimitée devant le bâtiment du Conseil de l’Europe, puis ils ont tenu un sit-in dans l’église de St. Maurice qui a accepté de donner son foyer aux grévistes.

« Le gouvernement AKP s’efforce, par son concept de guerre totale, de piétiner la démocratie, les libertés et tout ce qui se rattache à la paix » ont dénoncé les grévistes devant le Conseil, avant d’ajouter qu’Öcalan est un acteur incontournable dans la résolution de la question kurde.

« En niant cette réalité et en persistant dans sa politique d’isolement et de prise d’otage, le gouvernement éloigne chaque jour un peu plus la Turquie de la voie de la résolution politique. Les Kurdes sont très inquiets pour la santé et la sécurité de leur leader » ont-ils déclaré.

Les puissances occidentales sourdes et muettes

Affirmant qu’au nom des droits de l’homme et de la démocratie, « les puissances occidentales deviennent subitement aveugles, sourdes et muettes lorsqu’il s’agit des Kurdes », ils soulignent : «  Les organisations internationales font également comme si de rien n’était. Le CPT, seule organisation à pouvoir visiter la prison d’Imrali, n’a toujours pas répondu aux appels répétés du peuple kurde. »

« Les Kurdes demandent la justice, la libération d’Abdullah Öcalan et de tous les autres prisonniers politique, une résolution équitable et démocratique de la question kurde. Comme tous les peuples, nous voulons vivre libres dans notre pays. »

« Mes deux identités sont réprimées »

Gonul Kaya, une femme âgée de 40 ans venue d’Allemagne, affirme à l’ActuKurde qu’elle participe pour la première fois à une grève de la faim illimité. « Je suis femme et kurde. Mes deux identités sont réprimées en Turquie » dit-elle et appelle les femmes à rester mobiliser, «  car la femme qui lutte, qui résiste gagne sa liberté ».

« Nous n’abandonnerons pas la grève jusqu’à ce que nos revendications soient satisfaites » ajoute Erol Polat, âgé de 41 ans venu.

La grève de la faim continuera et s’étendra

En parallèle, des grèves limitées à cinq jours et reconductibles seront organisées au 10 e jour de la grève totale par des groupes venus de différant pays européens, a-t-on appris auprès de «  l’Initiative pour la liberté d’Abdullah Öcalan » qui est à l’origine de la grève.

Les revendications des grévistes :

1- Le Conseil de l’Europe et ses institutions doivent prendre en considération les graves menaces pesant sur la santé et la sécurité d’Öcalan et agir pour mettre fin à cette situation.

2- L’isolement total d’Öcalan inquiète fortement le peuple kurde et risque de conduire à des tensions sans précédent dans le pays. Il doit immédiatement cesser et les avocats d’Öcalan doivent être autorisés à lui rendre visite.

3- Les organisations internationales, le Conseil de l’Europe en particulier, doivent prendre des mesures pour la libération d’Öcalan et la résolution pacifique de la question kurde.

4- Le Conseil de l’Europe doit appliquer à la Turquie une procédure particulière afin d’observer les pressions et les violences exercées à l’encontre du peuple kurde. Dans le cas où l’État turc ne change pas sa politique, le Conseil de l’Europe doit envisager de suspendre son statut de membre.

5- L’Union européenne et les États européens doivent cesser de soutenir la politique de négation et violence de l’État turc ; ils doivent mettre leur influence au service d’une solution équitable et pacifique à la question kurde. _ Pour cela, il est avant tout nécessaire d’enlever le mouvement de libération kurde de la liste des organisations terroristes.

6- Les organisations et institutions internationales doivent agir pour favoriser une résolution politique et démocratique de la question kurde et pour permettre à Monsieur Öcalan d’accomplir son rôle d’acteur politique incontournable.

7- Les organisations internationales et l’opinion publique démocratique doivent soutenir et être activement solidaires de la lutte du peuple kurde pour la liberté, la démocratie et la paix.


Sebahat Tuncel, députée kurde, dénonce les violences sexuelles sur mineurs dans la prison turque d’Adana

samedi 3 mars 2012

par Amitiés kurdes de Bretagne
http://akbdrk.free.fr/spip.php?article458

Sebahat Tuncel, députée d’Istanbul depuis 2007, ancienne porte-parole des femmes du DPT a, lors d’une conférence de presse au Parlement à Ankara, enjoint le Ministère de la Justice d’ouvrir une enquête pour faits graves concernant la prison de Pozanti à Adana et sans plus attendre de démettre de ses fonctions le directeur :

Ce qui s’est produit est une honte pour la Turquie. Le Ministère de la Justice se doit de mettre immédiatement à pied la direction de la prison.

C’est la branche de Mersin de l’Association de Droits de l’Homme (IDH) qui a rendu publiques les déclarations de jeunes mineurs, libérés après avoir passé plusieurs mois en détention préventive pour avoir lancé des pierres sur des blindés lors des manifestations de Kurdes organisées pour demander des droits culturels et politiques. Ces jeunes ont été battus, humiliés, violés, livrés au sadisme de détenus de droit commun par une administration pénitentiaire complice ou, pour le moins, coupable de graves violations des droits de l’enfant.

HK (14 ans), incarcéré 4 mois à la prison de Pozanti :
Certains de mes camarades étaient violés de façon répétée par des "droits communs". Parfois ils nous forçaient à retirer nos pantalons. Je ne peux en dire davantage.

AK (17 ans) :
ils nous emmenaient de force dans leur lit la nuit. Ils nous battaient. Les autorités de la prison ont toujours couvert ces incidents.

SA (17 ans), contraint de devenir indicateur et battu par la police avant d’être incarcéré :
J’ai subi des choses inimaginables ici. Les condamnés pour crimes nous passaient une corde autour du cou et la serraient. Ils nous battaient. Ils nous traitaient de terroristes et nous forçaient à embrasser le drapeau turc. Si nous refusions, ils recommençaient à nous battre. Nous avons demandé à de nombreuses occasions à être changés de quartier, mais les autorités de la prison n’ont jamais répondu. Nous ne pouvons oublier, mes amis et moi, et nous avons même honte de nous revoir.

Le journal islamo-conservateur Zaman révèle que des faits d’abus sexuels à la prison de Pozantı étaient connus officiellement depuis le 12 juillet 2011, mais que le Ministère de la Justice avait refusé d’ouvrir une enquête. Un rapport parlementaire qui demandait la fermeture de cet établissement avait noté que l’administration pénitentiaire vérifiait rarement l’âge réel des détenus et que les plus âgés maltraitaient souvent les plus jeunes.

Sebahat Tuncel, qui constate que le nombre de détenus a doublé depuis l’arrivée au pouvoir de l’AKP, va inscrire la question à l’ordre du jour du Parlement pour attirer son attention sur les violences sexuelles en prison. Elle lance aussi une campagne en direction de l’UNICEF pour lui demander d’apporter un soutien psychologique à ces mineurs traumatisés et de les aider à reprendre le cours d’une vie normale.

André Métayer


Manifestation monstre des Kurdes à Strasbourg le samedi 18 février 2012

http://www.actukurde.fr/actualites/...

Des dizaines de milliers de kurdes ont manifesté samedi 18 février à Strasbourg pour demander la libération du chef du PKK et dénoncer l’inaction de l’Union Européen face à la répression anti-kurde en Turquie. Il s’agit de l’une des plus grandes manifestations de ces dernières années.

Malgré la politique de criminalisation des pays occidentaux et la répression sauvage menée par l’État turc, plus de 60 milles, personnes selon les organisateurs, ont afflué dans les rues de Strasbourg, venus principalement d’Allemagne, France, Pays-Bas et de Belgique. Rassemblés près de la Gare Centrale, ils ont marché pendant deux heures pour arriver sur le lieu du meeting, organisé sur la rue des Vanneux.

Des drapeaux à l’effigie du leader kurde Abdullah Öcalan, emprisonné sur l’Ile d’Imrali depuis 13 ans sous totale isolation, et des drapeaux du PKK étaient brandis, ainsi que des pancartes avec des inscriptions telles que «  Non au complot international contre Ocalan », « Liberté pour Ocalan, paix au Kurdistan ».

Des femmes en tenue noire en signe de protestation et des jeunes en tenue guérilla du PKK étaient présents dans les cortèges.

Un conseil créé pour Ocalan

Les manifestants de la «  Longue Marche », lancée le 1e février à Genève sous le froid glacial pour se joindre à Strasbourg, étaient devant le cortège. Lors du meeting, les marcheurs ont annoncé la création d’un conseil de l’initiative pour la liberté d’Ocalan, composé de 183 manifestants de la Longue Marche. Des comités seront organisés dans plusieurs pays européens pour mener une vaste campagne afin de briser l’isolement du chef du PKK qui n’est pas autorisé à rencontrer ses avocats depuis 27 juillet 2011, soit quelque sept mois.

Les kurdes manifestent depuis 13 ans à Strasbourg où se trouvent le parlement européen, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) et la Comité européen pour la prévention de la torture (CPT), à l’occasion de l’anniversaire de l’arrestation du chef du PKK par un complot international mené par CIA et Mossad, le 15 février 1999.

Plus grande manifestation malgré la répression

Pour les organisateurs, c’est l’une des plus grandes manifestations de treize dernières années, un signe que le mouvement kurde n’est pas affaibli mais renforcé, malgré les arrestations massives, les massacres, les interdictions, les désinformations et les provocations sans cesse. Le mouvement kurde reste aujourd’hui le seul obstacle devant l’hégémonie total du régime AKP, parti au pouvoir en Turquie, qui viole la justice et tous les traités internationale sur les droits de l’homme, devant l’inaction de l’Occident.

«  La liberté du peuple kurde dépend de la liberté d’Ocalan » a dit Emine Ayna, la députée BDP, principal parti kurde en Turquie, lors du meeting. « L’AKP (parti au pouvoir) est vaincu face à la résistance kurde », a-t-elle ajouté, rappelant les dizaines de milliers de personnes descendues dans les rues d’une cinquantaine de villes en Turquie, le 15 février.

Plus de 6300 membres actifs du BDP dont 16 maires, six députés et des dizaines de membres des conseils municipaux sont actuellement en prison, dans le cadre de cette affaire KCK, lancée en avril 2009, quelques semaines après le succès historique du parti kurde lors des élections municipales.


10 février2012

90 ans de prison pour trois enfants kurdes

Plus de 2300 enfants en prison

Alors que le régime Erdogan en Turquie poursuit l’arrestation des enfants dans le cadre de la loi anti-terroriste après une reforme de façade en 2010, la justice a requis 90 ans de prison pour trois enfants kurdes pour avoir participé à des manifestations « illégales »

Trois enfants kurdes, Ferhat Agsioglu, âgé de 17 ans, Hasan Demir (17 ans) et Ozgur Isleyen (16 ans), ont été arrêtés et emprisonnés en aout 2011 à Mersin pour avoir participé à des manifestations et avoir crié des slogans « illégaux ».

(...)

http://www.actukurde.fr/actualites/turquie/613-90-ans-de-prison-pour-trois-enfants-kurdes.html

Par ailleurs, depuis l’arrivé au pouvoir de l’AKP en 2002, au moins 171 enfants kurdes dont 35 en 2011 ont été tués par les forces de l’ordre ou des explosifs militaires, selon un décompte de l’ActuKurde à partir des rapports de l’association des droits de l’homme et de l’initiative « Bir Göz de Sen Ol »

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