Une tribune pour les luttes

Chômeurs, précaires et intermittents solidaires

Pôle emploi : 45 000 salariés dans la fusion, 12 millions de précaires dans la marmite

En mai, bloque ce qu’il te plaît

Article mis en ligne le jeudi 30 avril 2009

http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4424

Ce jeudi 30 avril nous avons rendu visite collectivement à la direction nationale de Pôle emploi, 12 rue blanche, Paris 9éme, alors que s’y tenait son Conseil d’administration pour exiger :

- La suppression du 39 49

- L’abolition de l’ « offre raisonnable d’emploi » et du suivi mensuel obligatoire

- L’arrêt de la vérification de la validité des papiers d’identité à la lampe UV dans les agences

- L’arrêt des radiations

Nous y avons retrouvé une centaine de salariés du Pôle emploi en grève et avons participé à une délégation reçue par le pédégé Charpy, un expert du discours lénifiant qui n’a eu de cesse de faire son taff c’est-à-dire de répéter que tout allait bien...

Les syndicalistes du Pôle le disent, être mis en position d’être juge et partie, d’administrer la liquidation des dossiers et de radier, de conseiller et de sanctionner les mets dans une situation contradictoire.

Nombre d’agents ne souhaitent pas exercer procéder à la vérification de la validité des documents d’identité et se faire auxiliaires de police. Pourtant des circulaires locales les enjoignent déjà à effectuer ces contrôles avec discrétion et à appeler la police le cas échéant. (Signez la pétition Désobéir est un devoir)

Pendant que cette délégation était reçue, une partie des manifestants est allé occuper le Pôle emploi République afin d’exiger par fax des ministres de tutelles Éric Woerth et Laurent Wauquier (emploi et budget) une réponse aux revendications ci-dessus indiquées.

De fait, depuis la fusion de l’Assedic et de l’Anpe, non seulement les droits des chômeurs ne se sont pas améliorés (plus de la moitié reste sans indemnisation) mais le rapport à l’institution (la possibilité d’accéder aux droits, à l’information, de faire des recours...) s’est vertigineusement dégradé.

La coûteuse plateforme téléphonique du 39 49 est devenue le passage obligé de la « mise en relation » avec les agents. Il est moins que jamais possible d’avoir affaire à quelqu’un pour connaître ou établir ses droits, les ouvrir ou faire un recours.

On veut nous faire disparaître : les agents sont supposés radier en cas d’absence à un rendez-vous, sans même indiquer les voies de recours à ces mesures aux conséquences souvent dramatiques.

Outre les questions liées aux conséquences internes à l’institution de la fusion en cours, les échanges avec la direction ont largement porté sur le contrôle des chômeurs, les radiations et le 39 49.

Monsieur Charpy annonce que la durée des communications (limitée à 6 mn) sera portée à 12mn. Cela ne règle en rien le problème de l’absence d’interlocuteur subi par les chômeurs : comment sans accueil au guichet prévenir d’une absence à convocation ? Comment exercer le droit d’être accompagné par la personne de son choix lorsqu’un conflit ou un problème de droit intervient et qu’il n’y a pas d’accueil physique ?

Sur les radiations la direction semble n’avoir aucun recul ni le moindre point de vue, au point qu’elle demande aux syndicats de lui fournir des éléments d’analyse...

Or nous sommes chaque semaine aux cotés de chômeurs radiés que seule l’action collective permet de rétablir dans leurs droits, d’obtenir des réinscriptions rétrocatives..

Voir :

Faire ployer Pôle emploi : Radiation et indû annulés Porte d’Auteuil

Occupation du Pôle Emploi Convention : Radiation annulée !

Pour les plus mal lotis, dans le cadre de l’application du RSA en juin, les départements prévoient d’imposer plus de contrôle encore que celui défini par le Plan personnalisé d’accompagnement vers l’emploi (PPAE) et son suivi mensuel en programmant une convocation par semaine !

Il n’est pas question d’accepter de voir nos vies rythmées par l’imposition de tels entretiens, pas question de discuter pour décider si ces procédures sont inutiles, culpabilisantes ou inquisitoriales.

À cette suspicion, à la délation, à ce contrôle, à cette normalité que l’on veut nous imposer nous disons non aujourd’hui comme hier et comme demain.

Aujourd’hui, des salariés de Pôle emploi sont en grève face à la restructuration, à l’augmentation des cadences, aux orientations inacceptables que l’on veut donner à leur travail. Nous leur demandons instamment de tout faire pour gripper cette machine à précariser. Nous leur demandons de désobéir.

Ceux qui séquestrent leurs employeurs et managers, ceux qui saccagent des préfectures, ceux qui luttent l’indiquent pour tous : il est vital de ne pas se laisser faire et d’exercer la pression la plus élevée possible, ne serait-ce que pour se voir concéder le simple droit de vivre par delà les péripéties que connaît la valorisation du capital.

Le capital on s’en fout. Nous voulons vivre.

Alors que des dizaines de milliers de contrats d’intérim et de CDD ne connaissent pas de suite, occasionnant des entrées au chômage innombrables, alors que les plans sociaux et les licenciements se multiplient, alors que l’emploi est plus que jamais précaire et sous-payé, il n’est pas question d’accepter une énième aggravation de la précarité : les droits sociaux ne doivent pas être subordonnés à une intenable discipline mais accessibles à tous.

Nous appelons tous les chômeurs et précaires, tous les intermittents et les salariés pauvres, tous les précarisés à se défendre collectivement, à lutter partout pour la satisfaction de leur besoins immédiats.

Les syndicats ne tiennent pas compte de la précarisation à l’oeuvre depuis plus de trois décennies. C’est aux premiers concernés de s’organiser pour se défendre.

Demain, nous continuerons. Et vous aussi. Ni vous ni nous n’avons le choix.

En mai, bloque ce qu’il te plaît

L’heure est venue de créoliser la métropole.

Vendredi Premier mai, rendez-vous à 14H, devant l’entrée principale de l’hôpital St Vincent de Paul (rue Denfert Rochereau)

Des chômeurs, précaires et intermittents solidaires

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